Foodwatch

53, rue Meslay
75003 Paris
Tél. : 01 43 20 86 49
E-mail : info@foodwatch.fr
Site : https://www.foodwatch.org/fr/

Profil

Foodwatch se présente comme une association de défense des consommateurs dont l’objectif est d’informer ces derniers «des pratiques trompeuses de l’industrie et des risques sanitaires sur le marché alimentaire européen». Cependant, contrairement aux grandes associations consuméristes, foodwatch se définit comme une «organisation politique» et elle s’inscrit clairement dans la mouvance écologiste.
En effet, fondée d’abord en Allemagne en 2002, puis aux Pays-Bas en 2009, en France en 2013 et en Autriche en 2020, foodwatch est une initiative de Thilo Bode, ancien directeur général de Greenpeace Allemagne (1989-1995) et de Greenpeace International (1995-2001). La directrice générale de foodwatch France est, elle aussi, une ancienne coordinatrice de campagne à Greenpeace (2009-2015). De même, le trésorier de l’association est, par ailleurs, directeur financier de Greenpeace, et une administratrice de foodwatch est directrice de la collecte de fonds chez Greenpeace. L’association travaille en partenariat avec diverses associations écologistes, comme Générations Futures, le Réseau Environnement Santé, Agir pour l’environnement et la Fondation pour la Nature et l’Homme. De plus, foodwatch n’aurait pas pu voir le jour sans l’aide financière au départ de certains acteurs des milieux écologistes, bio et anthroposophes allemands. Cependant, en 2023, foodwatch a reçu l’agrément pour exercer sur le plan national les droits reconnus aux associations agréées de consommateurs par le code de la consommation.
Avec à l’appui des campagnes médiatiques et de pétitions, la stratégie de foodwatch consiste à cibler, avec une communication professionnelle, certains produits alimentaires bien connus du grand public et de dénoncer ce qu’elle appelle les arnaques à l’étiquette, c’est-à-dire les étiquetages abusifs ou trompeurs. Foodwatch mène aussi des campagnes alarmistes contre les OGM, le glyphosate, certains additifs ou encore sur le risque de migration de substances toxiques dans l’alimentation. En 2023, foodwatch a eu plus de 3300 recensions dans les médias (télévision, documentaires, radio et web) rien qu’en France (contre 3700 en  2022).
L’association s’oppose à la spéculation sur les denrées alimentaires et milite également contre le TAFTA, le traité transatlantique en cours de négociation entre l’Europe et les Etats-Unis car il «menace les consommateurs et le contenu de leurs assiettes», ainsi que contre le CETA, un projet d’accord similaire entre l’UE et le Canada. Selon foodwatch, «l’étiquetage extensif des OGM ou l’interdiction de substances potentiellement dangereuses présentes dans l’agriculture et l’alimentation, mesures que défend foodwatch, deviendraient quasiment impossible avec l’adoption de ces traités».

Structure

Association de la loi de 1901, créée en 2013. Par arrêté ministériel du 6 janvier 2023, foodwatch France a reçu l’agrément pour exercer sur le plan national les droits reconnus aux associations agréées de consommateurs par le code de la consommation.

Dirigeants

Conseil d’administration

  • Stéphanie Anker : présidente
  • Laurent Wainer : trésorier
  • Kathy Abiteboul : secrétaire
  • Anne-Marie Schmit
  • Loïc Cadin

Equipe

  • Karine Jacquemart : directrice générale
  • Ingrid Kragl : directrice de l’information
  • Camille Dorioz : directeur de campagnes
  • Davila Aworer : responsable Base de données et relations donateurs et donatrices
  • Emma Wibrotte  : chargée de projets web & webmarketing
  • Myriam Ezzine : responsable communication digitale et engagement
  • Audrey Morice : chargée de campagnes
  • Delphine Bunel : assistante administration et relations donateurs·rices
  • Julie Caron : directrice du développement
  • Ophélie Gass : responsable Administration et Finances

Historique

A la fin de son mandat de directeur de Greenpeace International, Thilo Bode décide de fonder une ONG de lobbying sur les questions alimentaires, affirmant avoir été motivé par la crise de la vache folle. En 2001, Thilo Bode rencontre Henner Ehringhaus, un ancien responsable du WWF International et ancien vice-président de l’entreprise anthroposophe Weleda, qui l’introduit auprès de donateurs potentiels issus de l’agriculture bio pour financer cette initiative. Thilo Bode crée d’abord foodwatch à Berlin en 2002, puis une branche hollandaise en 2009, française en 2013 et autrichienne en 2020.

Activités

Campagnes : Les principales campagnes portent sur les thématiques «arnaques sur l’étiquette», «scandales et fraudes alimentaires» et «alimentation & santé».
La dénonciation d’arnaques sur l’étiquette constitue le principal moyen de l’association pour occuper l’espace médiatique. En 2014, foodwatch lance ses cinq premières campagnes contre les «ruses légales». L’association dénonce, par exemple, la mention «100% filet» sur l’emballage de filets de dinde Leclerc, laissant croire que le produit est totalement constitué de viande de dinde. Quant au yaourt bio Vrai, foodwatch pointe du doigt la mention «arôme fruits rouges» car il ne contient pas de morceaux de fruits mais seulement un arôme qui n’est pas bio. En janvier 2015, Triballat Noyal annonce l’arrêt de la commercialisation de son yaourt bio Vrai arôme naturel fruits rouges. En juillet 2015, Leclerc décide de supprimer la mention «100% filet» sur l’emballage. Depuis, foodwatch dénonce chaque année plusieurs arnaques à l’étiquette. En septembre 2022, foodwatch dénonce la shrinkflation, ou inflation masquée, en révélant la pratique de l’industrie agroalimentaire qui consiste à réduire la taille des produits, tout en augmentant leur prix au kilo ou au litre.
Concernant les scandales et fraudes, foodwatch est notamment intervenu dans l’affaire de l’eau minérale filtrée, les affaires Spanghero (viande de cheval), Lactalis (lait infantile contaminé) ou encore les dossiers des pizzas Buitoni contaminées à la bactérie E.Coli et des Kinder à la salmonelle.
Sur les aspects santé, foodwatch s’oppose à certains additifs alimentaires, s’étant par exemple allié à Agir pour l’environnement pour dénoncer l’additif E171 (dioxyde de titane). En décembre 2018, dans une tribune publiée dans Le Monde, 22 organisations de la société civile dont foodwatch, interpellent Bercy pour concrétiser la suspension de l’E171. Après l’interdiction de l’E171, foodwatch, en partenariat avec l’application Yuka et La ligue contre le cancer, a lancé une nouvelle campagne en novembre 2019 pour exiger «l’interdiction des nitrites ajoutés dans l’alimentation». Depuis 2021, l’association dénonce l’oxyde d’éthylène, un «désinfectant cancérogène, mutagène et reprotoxique, qui a contaminé des milliers d’aliments vendus et consommés partout en Europe où son utilisation est pourtant interdite».
En octobre 2015, en partenariat avec André Cicolella du Réseau Environnement Santé, foodwatch révèle que des aliments de grande consommation, conditionnés dans des emballages carton – souvent recyclés –, «sont contaminés par des huiles minérales, hydrocarbures dangereux pour la santé». Foodwatch demande des mesures urgentes à ce sujet et lance une pétition en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. Quelques mois plus tard, foodwatch se félicite que E.Leclerc, Carrefour, Lidl, Intermarché, Casino et Système U se sont formellement engagés à bannir les MOAH de leurs aliments.
Foodwatch se mobilise aussi contre les pesticides. L’association s’est jointe, par exemple, à une quarantaine d’organisations européennes (Amis de la Terre, Générations Futures, Greenpeace, Réseau Environnement Santé, Fondation Sciences Citoyennes…) pour faire pression sur la Commission européenne sur la question du glyphosate.
Publications : Foodwatch publie ponctuellement des rapports, comme The dark side of grains, le côté obscur des céréales (2023), Les enfants, cibles du marketing de la malbouffe : l’heure de l’action politique (2023), Malbouffe : 10 exemples illustrant la surexposition des plus jeunes au marketing et à la publicité des produits trop gras, trop sucrés, trop salés (2023), Locked-in Pesticides (2022), Pesticides : Stop au boomerang empoisonné ! (2020). En 2021, l’association a publié le livre Manger du faux pour de vrai.
Pétitions :
En appui de ses campagnes, foodwatch lance régulièrement des pétitions (dont certaines en partenariat avec d’autres ONG), comme par exemple en 2025, une pétition européenne pour interdire l’aspartame, en partenariat avec La Ligue contre le cancer et Yuka. Parmi les autres pétitions lancées : «Non à l’aspartame dans nos aliments et boissons !» (229.407 signatures), «Thon et mercure : la grande distribution doit retirer le poison de ses rayons»  (51.440 signatures), «Accords de commerce : ni UE-Mercosur, ni CETA !» (158.553 signatures), «Supermarchés : sortez les pesticides de nos céréales !» (103.640 signatures), «Dérivés de pétrole dans nos aliments : non aux huiles minérales !» (204.977 signatures), «En finir avec le glyphosate en Europe… enfin !» (628.723 signatures).
Lobbying : Foodwatch déclare avoir dépensé entre 75.000 et 100.000 pour des activités de lobbying auprès des députés et sénateurs en 2023 (entre 50.000 et 75.000 euros en 2022, entre 25.000 et 50.000 euros  en 2021, entre 200.000 et 300.000 euros en 2020, et entre 10.000 et 25.000 euros annuellement en 2019, en 2018 et en 2019). Elle a déclaré 5 actions de lobbying en 2023, 3 en 2022 et 4 en 2021.
Contentieux : L’association utilise ponctuellement l’arme juridique. En avril 2016, foodwatch lance une action administrative contre Auchan, pour obtenir le retrait de ses lentilles corail, qui affichaient la plus forte contamination par les hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales (MOAH) parmi les produits testés. En février 2018, l’association porte plainte avec plusieurs parents dans l’affaire Lactalis «pour 12 infractions qui engagent la responsabilité de tous les acteurs impliqués». En 2019, foodwatch a porté plainte contre le site internet «biologiquement.com», car ce dernier «vend des produits prônant des allégations “anticancer”», alors que ce type de pratique tombe «sous le coup de l’illégalité». La même année, elle a aussi porté plainte «contre le cabinet de lobby de Monsanto», car deux responsables de l’association font «partie des personnes fichées dans leur dossier d’influence sur le glyphosate». En 2022, l’association porte plainte, aux côtés des familles victimes, dans l’affaire des pizzas Buitoni (Nestlé) contaminées à la bactérie E.coli et dans celle concernant les chocolats Kinder contaminés à la salmonelle (Ferrero). En 2024, elle porte plainte contre Nestlé Waters et Sources Alma dans l’affaire des eaux minérales illégalement filtrées.

Finances

AnnéeProduitsChargesRésultat
20231.261.762 €1.191.945 €69.818 €
20221.052.499 €1.000.049 €52.450 €
20211.654.852 €932.624 €722.228 €
2020771.413 €776.748 €-5334 €
2019809.550 €783.836 €25.715 €
2018886.133 €817.561 €68.572 €
2017762.451 €683.419 €79.031 €
201635.681 €542.946 €-507.265 €
201544.960 €268.558 €-223.598 €

Foodwatch France affirme être «uniquement financée par les dons de particuliers, fondations ou sociétés». En fait, pendant plusieurs années, ses ressources ont presque entièrement dépendu de foodwatch Allemagne. Elle précise que pour son lancement, elle aurait reçu de foodwatch Allemagne des aides d’environ 130.000 euros en 2013 et de 200.000 euros en 2014. Foodwatch Allemagne a octroyé à foodwatch France un don de 580.000 euros en 2018 (contre 610.000 euros en 2017, 12.500 euros en 2016 et 30.000 euros en 2015). De novembre 2014 à décembre 2016, le montant total des prêts de foodwatch Allemagne en faveur de sa branche française s’élève à 760.000 euros, prêts intégralement abandonnés en 2021 par foodwatch Allemagne (ce qui a fait augmenter les produits pour cette année-là). Donc, depuis sa création, foodwatch France a reçu plus de 2 millions d’euros de la branche allemande.
L’objectif de foodwatch France a ensuite été de financer son travail en France par des dons et les cotisations de ses membres. Ce n’est qu’en 2016 qu’elle a  mis en place les moyens de récolter des dons. En 2023, l’effort de recherche de fonds représente 22% de ses ressources, c’est-à-dire 280.923 euros. Les dons en 2023 représentent 964.485 euros (contre 816.886 euros en 2022, 668.939 euros en 2021, 406.431 euros en 2020, 201.513 euros en 2019, 92.814 euros en 2018, 41.289 euros en 2017 et 20.673 euros en 2016). En 2023, l’association a aussi reçu 265.684 euros de «contributions financières sans contrepartie» qui correspondent «aux fonds versés par d’autres associations ou fondations sous forme de mécénat, partenariats, ou tout autre concours, et en particulier par foodwatch Allemagne». Sur ce même exercice, l’association a reçu 82.944 euros en provenance d’Allemagne et 180.535 euros en provenance de Suisse. En 2018, l’association a reçu une subvention de 108.097 euros de Google Ad Grants et 98.345 euros en 2017 (il s’agit de publicité offerte par Google avec des liens sponsorisés, les «Adwords»).
Au nom de l’indépendance, foodwatch dit ne pas accepter d’argent provenant de l’industrie agro-alimentaire, de fonds publics, ni des grandes entreprises de la distribution alimentaire. Cependant, pour son capital de démarrage d’environ 1,5 million d’euros, foodwatch Allemagne a emprunté à la GLS Bank, une banque d’inspiration anthroposophe, et reçu d’importantes subventions notamment du milliardaire Rolf Gerling, administrateur d’un institut de recherche sur l’agriculture biologique, d’Alfred Ritter, fondateur de l’entreprise agroalimentaire Ritter Sport, de Karl Ludwig Schweisfurth, producteur bio, Nikolai Fuchs, coordinateur européen de Demeter International, la marque agricole d’inspiration anthroposophe.
Foodwatch France précise : «Tous les dons supérieurs ou égaux à 500 euros par an, qu’ils soient effectués par des entreprises ou des particuliers, feront l’objet d’un contrôle, afin d’exclure tout lien avec les secteurs mentionnés. Les noms de tous les grands donateurs (à partir de 5000 euros) sont cités sur le site internet de foodwatch – c’est la condition sine qua non pour que nous acceptions ces fonds.»
En 2023, les ressources de foodwatch Allemagne s’élèvent à environ 4,6 millions d’euros et environ 850.000 euros pour foodwatch Pays-Bas.

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