CRIIREM (Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques)

19-21 rue Thalès de Milet
72000 Le Mans
Tél. : 02.43.21.18.69
Email : contact@criirem.org
Site : http://www.criirem.org

Profil

Le Centre de recherche et d’information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques non ionisants (CRIIREM) intervient comme laboratoire de mesures des ondes électromagnétiques, en particulier auprès des collectivités locales, tout en menant des campagnes alarmistes sur ces thématiques. A l’instar de la CRIIRAD et du CRIIGEN, l’association se donne une image d’approche indépendante et scientifique. Toutefois, cela masque un engagement militant idéologique puisque elle a été cofondée par la députée écologiste européenne Michèle Rivasi. De même, Catherine Gouhier, autre fondatrice du CRIIREM, a été militante du parti écologiste de 2003 à 2015 et siège encore au sein du groupe des élus écologistes de la ville du Mans.
Par ailleurs, le CRIIREM compte quelques adeptes de théories ésotériques ou conspirationnistes au sein de ses instances. C’est le cas notamment de Maxence Layet, rédacteur en chef de la revue ésotérique Orbs et attaché parlementaire de Michèle Rivasi, ou Marc Filterman, membre du conseil scientifique du CRIIREM, qui prétend par exemple que le sida et ebola sont des virus créés par les services secrets pour freiner la démographie en Afrique, ou encore que les Américains ont provoqué des pluies diluviennes dans des pays qui s’opposaient à leur politique en Irak.
Malgré sa très faible représentativité (230 adhérents en 2012), le CRIIREM participe à différentes commissions nationales (COMOP, COPIC, ANSES…) et milite pour changer les normes. Lors du Grenelle de l’environnement, le CRIIREM avait notamment proposé différentes mesures : déconseiller l’usage du téléphone mobile pour les moins de 15 ans, pas de Wi-fi dans les écoles, les collèges, les lycées, limiter le rayonnement des antennes-relais à 0,6 V/m, appliquer les servitudes légales en matière de lignes THT, moratoire sur le Wimax et promotion du Ultra Haut Débit par fibre optique. Le CRIIREM propose de modifier les seuils réglementaires d’exposition dans les lieux de vie (habitations, bureaux, etc.) à 1 V/m de 75 kHertz à 60 GHertz et de 0,25 μT pour le 50 Hertz. Depuis 2007, le CRIIREM met en garde aussi contre les lampes fluorescentes compactes de basse consommation. En 2018, le CRIIREM estime qu’il y a «urgence de faire connaître officiellement avec certitude les niveaux des émissions électromagnétiques engendrés par les compteurs électriques communicants LINKY et la technologie nécessaire à son fonctionnement par des mesures réalisées au contradictoire».

Structure

Association de la loi de 1901, créée en 2005.

Dirigeants

Conseil d’administration

  • Catherine Gouhier : présidente
  • Pascal Peuchmaur : vice-président
  • Myriam Hervé : trésorière

Activités

Depuis 2005, le CRIIREM réalise des interventions de mesures : elles sont passées de 30 en 2006 à 80 (soit 400 mesures) en 2008. Il participe à de nombreuses réunions avec différentes administrations (ANFR, AFSSET, ADEME, Grenelle de la téléphonie mobile, etc.). En 2007, le CRIIREM présente la publication de l’étude Alerte et mise en garde sur les ampoules fluocompactes dites à économie d’énergie coréalisée avec ARCA-IBÉRICA. En 2008, il collabore pour la première fois avec l’ARTAC et Dominique Belpomme «dans le cadre d’études scientifiques sur les Electro-Hyper-Sensibles (EHS)». En octobre 2008, en collaboration avec Auto Plus, le CRIIREM a réalisé des mesures de champs électromagnétiques dans des véhicules et affirme que «les ondes d’un portable sont en moyenne deux fois plus élevées dans l’habitacle d’une auto qu’à l’extérieur». En 2009, le CRIIREM publie une enquête intitulée Vivre avec une ligne THT avec la collaboration de la Coordination interrégionale Stop-THT Cotentin-Maine et de l’université du Maine. La même année, l’association participe aux réunions du Grenelle de l’environnement et aux tables rondes du ministère de la Santé sur «Radiofréquences, Santé et Environnement». En 2012, le CRIIREM est nommé expert dans la mise en place de l’enfouissement de la ligne électrique THT reliant la France à l’Espagne. En 2013, à la demande de Michèle Rivasi, le CRIIREM participe à la mise en place de la «zone blanche», c’est-à-dire à «très faible rayonnement électromagnétique», du Domaine de Chartreuse. En février 2016, le CRIIREM participe au Colloque «Pour la reconnaissance de l’électrosensibilité», organisé par Michèle Rivasi et Laurence Abeille à l’Assemblée nationale. En mai 2016, le CRIIREM a participé à une table ronde à l’Assemblée nationale, sur le Linky et «son impact sur la santé». En mars 2017, le CRIIREM a été convié à l’Ademe avec ENEDIS qui a accepté la mise en place d’un protocole de mesures sur le Linky «réalisé au contradictoire avec la participation de tous les organismes impliqués».
Par ailleurs, le CRIIREM participe à des symposiums, des salons et des conférences. Il propose aussi, avec l’Université du Maine, une formation qualifiante «qui permet de comprendre la problématique des champs électromagnétiques dans son ensemble».

Finances

Le CRIIREM est totalement opaque concernant ses finances, puisqu’il n’y a aucune indication sur son site de ses bilans et de ses sources de financement. Il mentionne le fait que son budget est équilibré en 2015, sauf «un résultat en 2010 qui nous a permis d’acquérir du nouveau matériel de mesures en 2011». Michèle Rivasi affirme que «indépendant, le laboratoire ne reçoit aucune subvention mais fournit des prestations de services». Toutefois, on sait qu’il a bénéficié d’une subvention de la Fondation pour une Terre humaine en 2005, pour «aide au démarrage de ce nouvel organisme indépendant d’évaluation des risques — notamment sanitaires — liés à la téléphonie mobile». En 2013, le CRIIREM a reçu une subvention de 5000 euros de la réserve parlementaire du groupe EELV à l’Assemblée nationale. Une source de financement, c’est évidemment les demandes de mesures demandées par les collectivités locales, études dont le coût peut s’élever entre 4000 et 5000 euros pour une ville de 20.000 habitants. Il y a aussi la Formation «Référent REM» (tarifs de 340 et 590 euros) et «Formateur Référent Professionnel REM» (tarifs de 775 et 1225euros).

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Silence

9, rue Dumenge
69317 Lyon Cedex 04
Tél. : 04 78 39 55 33
Email : silence.decouverte@free.fr
Site : www.revuesilence.net

Profil

logo-silenceDepuis une trentaine d’années, la revue Silence défend une approche écologique radicale, dans une mouvance libertaire. Assez imprégnée des idées d’Ivan Illich, elle a été à l’origine du débat sur la décroissance en France avec un premier dossier sur le sujet dès 1993. Elle participe, avec la revue L’Ecologiste et l’association la Ligne d’Horizon, à l’organisation d’un colloque à l’Unesco en 2002 sur le thème «Défaire le développement, refaire le monde». A partir de là, Silence publie de nombreux dossiers sur le thème de la décroissance et de la simplicité volontaire. Silence a, par exemple, abordé en 2011 la question de la décroissance et de la démographie, expliquant que la transition démographique va entraîner une stabilisation de la population et que «la croissance démographique ne sera pas le facteur le plus déterminant dans l’évolution de l’empreinte écologique de l’humanité au cours du siècle à venir. C’est davantage le mode de vie et d’organisation sociale, les choix politiques et techniques qui seront décisifs». Néanmoins, la revue voit avec bienveillance ce qu’elle appelle un «écomalthusianisme très modéré», comme par exemple quand le WWF proposait en 2007 de reporter volontairement d’un an la naissance des enfants ou quand le mouvement britannique des Villes en transition a imaginé en 2012 une campagne «Two is plenty» sur la limitation volontaire des naissances. Silence est par ailleurs engagé dans le mouvement des Villes en transition, ayant même co-édité le Manuel de Transition. Il s’agit de créer des sortes de communautés survivalistes, à forte tendance écospirituelle, censées se préparer à survivre à l’après-pétrole.
De façon plus générale, la revue de 48 pages publie régulièrement des dossiers «alternatives» pour chaque région française et aborde les thèmes écologistes classiques contre le nucléaire (elle adhère au Réseau Sortir du Nucléaire qui siège à la même adresse), contre les technosciences, contre les OGM, pour l’agriculture bio, pour les médecines alternatives, etc. Silence aborde aussi souvent de thèmes sociétaux, comme par exemple «amours libres», «genre et éducation alternative», «déraciner le racisme» ou «contraception et autonomie». La revue a aussi imposé l’écriture inclusive à tous ses articles.
La revue se réclame de la non-violence. Toutefois, cela ne lui pose pas de problème de publier fin 2007 des extraits d’un ouvrage de Theodore Kaczynski, célèbre sous le nom d’Unabomber pour avoir pratiqué des actes de terrorisme contre des chercheurs, faisant 3 morts et 23 blessés. La revue précise que «ce sont évidemment ses idées et non ses actes qu’il nous semble intéressant de présenter», ajoutant que «l’actualité de ses analyses du système technicien est brûlante».
Bien qu’ayant partagé quelque temps les mêmes locaux et se situant dans la même orientation idéologique, le journal La Décroissance et Silence sont en conflit. A l’époque, Vincent Cheynet a accusé l’un des rédacteurs de Silence, Alexandre Esteban, de mener depuis plusieurs années, «une campagne de propagande noire sur Internet, et par voie de presse, contre le journal La Décroissance».

Structure

Association Silence, créée en 1986.

Dirigeants

Conseil d’administration

  • Gaëlle Ronsin : directrice de publication
  • Pascal Antonanzas
  • Eric Cazin
  • Francis Levasseur
  • Jean-Marc Pineau

Comité de rédaction

  • Martha Gilson
  • Guillaume Gamblin
  • Danièle Gonzalèz
  • Gaëlle Ronsin
  • Anaïs Zuccari

Pilotes de rubriques

  • Christian Araud
  • Cécile Baudet
  • Michel Bernard
  • Rebecca Bilon
  • Patrice Bouveret
  • Frédéric Burnel
  • Natacha Gondran
  • René Hamm
  • Divi Kerneis
  • Jean-Pierre Lepri
  • Pascal Martin
  • MickoMix
  • Annie Le Fur
  • Fabrice Nicolino
  • Jocelyn Peyret
  • Marcel Robert
  • Pinar Selek
  • Xavier Sérédine
  • Francis Vergier

Historique

Les comités Malville organisent une marche vers Paris en 1982, déçus par la décision de la gauche nouvellement arrivée au pouvoir de laisser construire Superphénix. Au cours de cette marche, une discussion s’engage entre Michel Bernard, Philippe Brochet, Pascal Blain, Manoelle Géniquet et Géraldine Satre pour la réalisation d’une revue écologiste, régionale. L’année d’avant, La Gueule ouverte s’était arrêtée et, «par opposition», il est choisi comme titre Silence, aussi par référence à la BD du même nom réalisée par Didier Comès. Une association est créée – Courant alternatif – et qui publie Silence. Un numéro zéro est édité en mai 1982 et le numéro 1 en octobre 1982. A l’époque, la revue paraît tous les quinze jours, uniquement sur la région Rhône-Alpes. Les bénévoles ont du mal à tenir le rythme de publication. En août 1985, après 78 numéros, la parution cesse pendant neuf mois avant de reprendre sur un rythme mensuel et à l’échelle nationale. Ce n’est plus alors Courant alternatif qui publie la revue, mais l’association Silence, et elle redémarre à zéro, ayant perdu son numéro de commission paritaire.

Diffusion

Mensuel, diffusé à environ 4500 exemplaires, mais pas en kiosque. La revue est diffusée uniquement par abonnement et dans un certain nombre de lieux en dépôt (librairies alternatives, chaînes de magasins et boutiques bio). Si début 2006, Silence revendiquait 5250 abonnés payants et 1150 exemplaires vendus en magasins ou sur les stands, en avril 2018, le nombre d’abonnés était entre 3500 et 4000, auquel s’ajoute un millier de lecteurs non abonnés.

ISSN : 0756-2640.

Finances

La revue est en déficit depuis 2012, ayant notamment eu une baisse de chiffre d’affaires de 70.000 euros en 2012 et 2013. En 2017, le montant issu de la vente de la revue est de 170.000 euros ; les soutiens et dons s’élèvent à 7000 euros. Silence se veut une revue sans publicité ni subvention. Toutefois, elle a reçu des subventions du ministère de la Culture (aide au pluralisme) de 9250 euros en 2017 et de 10.396 euros en 2016. Expliquant que pour retrouver leur équilibre financier, ils ont besoin de 700 nouveaux abonnés, la revue a lancé au printemps 2018 une campagne de financement participatif, récoltant plus de 35.000 euros.
Début 2012, Silence a vendu 7000 exemplaires du Manuel de Transition, co-édité avec Ecosociété. Silence a coédité en 2018 avec Les éditions libertaires le livre Non-violence dans la révolution syrienne.
Il y a quelques années, la revue avait déjà rencontré d’importantes difficultés financières avec, en 2007, un déficit de 43.608 euros. La chute des abonnements (de 5200 mi-2006 à 4000 mi-2008) a compliqué les choses au point où, en avril 2008, les comptes de la revue ont été à découvert. Pour redresser la barre, Silence avait lancé à l’été 2008 une campagne de soutien visant «à récolter 2009 chèques pour un montant total de 80.000 € dont 1000 nouveaux abonnements d’ici la fin de l’année 2008». Au printemps 2015, Silence explique qu’ils ont un peu plus de 3900 abonnés et que leur équilibre financier se situe autour de 4100 abonnés.

AnnéeProduitsChargesRésultat
2017204.000 €208.000 €-4000 €
2016191.000 €202.000 €-11.000 €
2015211.000 €220.000 €-9000 €
2014200.000 €211.000 €-11.000 €
2013194.000 €217.000 €-23.000 €
2012248.000 €260.000 €-12.000 €
2011268.000 €241.000 €27.000 €
2010232.000 €208.000 €24.000 €
2009224.000 €194.000 €30.000 €
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André Cicolella

Président du Réseau Environnement Santé (RES)
Administrateur du Rassemblement pour la planète
Administrateur de la Maison des lanceurs d’alerte
Membre de la Commission Santé d’EELV
Ancien conseiller scientifique à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS)

Profil

Avec la création en 2009 du Réseau Environnement Santé (RES), André Cicolella est devenu l’un des principaux lobbyistes en ce qui concerne les problèmes santé-environnement, sur les perturbateurs endocriniens en général et sur le Bisphénol A en particulier. En étant discret sur son engagement militant auprès des écologistes (à Europe Ecologie-Les Verts notamment), il se donne une image modérée, lui permettant d’être un interlocuteur privilégié des pouvoirs publics et des médias. Il a ainsi pu également tisser des partenariats, comme celui conclu en 2010 avec la Mutualité Française. Toutefois, sa vision est alarmiste, n’hésitant pas à prédire la fin de l’espèce humaine d’ici 35 à 45 ans en l’absence de mesures de santé environnementale : «La crise sanitaire est une composante de la crise écologique et elle doit être traitée comme telle et au même niveau. Si on ne fait rien, nous nous acheminons pour 2050 ou 2060 vers une disparition de l’espèce humaine.»
Plus généralement, André Cicolella prétend lancer une nouvelle révolution dans la santé. Il considère, à l’instar de Dominique Belpomme et Gilles-Eric Séralini, que «les maladies dominantes sont la conséquence de l’activité humaine» et n’hésite pas à utiliser des formules chocs, par exemple du type «nous sommes tous chimiquement contaminés». Il estime que les maladies chroniques, comme le cancer, le diabète et l’obésité, ont principalement comme cause l’environnement. Certes, il précise que c’est l’environnement au sens très large, c’est-à-dire «tous les facteurs de risque non génétiques: alimentation, mode de vie, environnement physique, chimique, biologique, psychique, médical,…», mais il joue sur l’amalgame entre les termes «environnement» et «pollution». Bien qu’il offre une image de scientifique modéré, en affirmant par exemple «qu’on ne peut pas se passer de chimie, mais qu’on peut utiliser la chimie de façon beaucoup plus saine», il propose toutefois «de développer et d’organiser une expertise à partir du mouvement citoyen, pour nous opposer aux travaux et aux expertises des pouvoirs publics», ajoutant : «Nous devons opérer une critique des sciences productivistes essentiellement tournées sur l’obtention économique de résultats.» De même, il affirme que «le problème n’est pas d’opposer naturel et synthèse. Une substance comme l’amiante est naturelle. Le risque vient des conditions de son utilisation. (…) L’effet perturbateur endocrinien, par exemple, doit être évalué, pour toutes les substances, naturelles ou pas.» Cependant, il cible principalement les produits issus de la chimie de synthèse.
En 2016, l’épidémiologiste Catherine Hill critique sévèrement André Cicolella, suite à la médiatisation de son livre Cancer du sein, en finir avec l’épidémie, dans lequel il attribue «l’explosion de cancers du sein» aux substances chimiques qui se trouvent dans notre environnement. Elle explique notamment qu’«en France, depuis 2004, à taille de population égale et à âge égal, la fréquence du cancer du sein diminue», et ajoute : «Il est vraiment dangereux de propager des idées fausses, car la population ne peut plus alors faire des choix éclairés. Elle pourrait, par exemple, croire que la pollution augmente tellement les risques de cancer que ce n’est pas la peine d’arrêter de fumer, alors que le tabac tue un consommateur régulier sur deux. Les fausses alertes peuvent aussi influencer les politiques de santé publique dans de mauvaises directions.»
Lui-même se présentant comme lanceur d’alerte, André Cicolella est aussi impliqué pour faire reconnaître la situation du lanceur d’alerte et pour lui accorder une protection juridique. Il dénonce par ailleurs régulièrement les conflits d’intérêts chez les experts censés évaluer les risques au sein des instances officielles.
Enfin, André Cicolella a pu compter sur le soutien de certains députés, avant leur défaite lors des élections législatives de 2017. Il s’agit en particulier de l’ancien député socialiste Gérard Bapt, qui était alors président du Groupe Santé Environnementale à l’Assemblée nationale, avec lequel André Cicolella a organisé de multiples colloques sur la santé environnementale. C’est d’ailleurs Gérard Bapt qui a été à l’origine de la proposition de loi demandant l’interdiction du Bisphénol A, adoptée en octobre 2011 et présentée comme une victoire d’André Cicolella et du RES. André Cicolella est également proche de l’ancien député écologiste Jean-Louis Roumégas, avec qui il avait notamment travaillé sur les lanceurs d’alerte ainsi que sur les perturbateurs endocriniens.

Parcours

Né le 14 novembre 1945, André Cicolella est ingénieur chimiste spécialisé dans les risques sanitaires Engagé en 1971 par l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) à Nancy, il y a dirigé une unité d’évaluation du risque chimique avant d’être nommé chargé de projet auprès du Directeur Etudes et recherche. En 1993, il se rend aux Etats-Unis pour se former à l’évaluation des risques auprès du National Institute of Occupational Safety and Health (NIOSH). L’année suivante, il dénonce publiquement les dangers des éthers de glycol, sujet sur lequel il travaillait au sein de l’INRS. Son contrat de travail est alors rompu pour «faute grave». En octobre 2000, la Cour de cassation le rétablit dans ses droits en reconnaissant le caractère abusif de son licenciement. Il travaille depuis 1994 à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS), en tant que responsable de l’Unité Evaluation des Risques Sanitaires. Là, il est chargé en 2000 d’évaluer les risques sanitaires et environnementaux résultant du naufrage de l’ERIKA et des opérations de nettoyage des côtes. Il anime aussi, dès 2002, le réseau RSEIN (Recherche Santé Environnement Intérieur) et devient le directeur de publication d’Info Santé Environnement Intérieur jusqu’en 2012. En 2007, il est coordinateur du programme Cancer Inégalités Régionales Cantonales Environnement, toujours au sein de l’INERIS. André Cicolella a longtemps présidé la Commission Santé des Verts, et en est encore membre pour Europe Ecologie-Les Verts. Il se présente comme l’initiateur de la création de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement (AFSSE) avec le député Verts André Aschieri. Toutefois, il critique les évaluations de cette Agence car elle ne correspond pas à ce qu’il en avait souhaité.
En 2002, il participe à la création de la Fondation Sciences Citoyennes dont il prend la présidence avant de laisser la place plus tard à Jacques Testart. En 2007, il a été présent dans le Groupe «Santé et environnement» du Grenelle de l’environnement. En février 2009, il lance, avec François Veillerette, le Réseau Environnement Santé, dont il devient le président. En octobre 2010, il devient administrateur de Health and Environment Alliance jusqu’en septembre 2012. Dans la perspective de la Conférence Environnementale organisée par le gouvernement en septembre 2012, il participe à la création du Rassemblement de la planète. Fin 2012, il devient membre du comité scientifique de Notéo, un site de notation de produits de grande consommation sur les critères santé, environnement, social et budget. En 2013 et en 2016, il fait la une de L’Obs, chaque fois à l’occasion de la sortie d’un nouvel ouvrage.
Avec la complicité du député socialiste Gérard Bapt et du député écologiste Jean-Louis Roumégas, il a organisé régulièrement des colloques à l’Assemblée nationale, comme en 2010 sur les Perturbateurs endocriniens, en 2013 sur le thème «Environnement Chimique, Obésité, Diabète», en 2014 sur la «Crise sanitaire des Maladies Chroniques» et en 2015 sur «Les pathologies neuro-développementales et l’environnement».

Bibliographie

  • Alertes santé, experts et citoyens face aux intérêts privés, avec Dorothée Benoit-Browaeys, édition Fayard, 2005.
  • Le défi des épidémies modernes, comment sauver la Sécu en changeant le système de santé, édition La Découverte, 2007.
  • Notre environnement c’est notre santé, avec Françoise Bousson, 2012.
  • Toxique planète, le scandale invisible des maladies chroniques, Seuil, 2013.
  • Cancer du sein : en finir avec l’épidémie, Editions des Petits Matins, 2016.
  • Les Perturbateurs endocriniens en accusation – Cancer de la prostate et reproduction masculine, Editions des Petits Matins, 2018.
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François de Rugy

Ministre de la Transition écologique et solidaire
Député LREM
Fondateur et président du Parti écologiste

[tab name= »Profil »]

Prônant «une écologie démocrate, qui passe par des compromis», François de Rugy affirme : «Je suis écologiste, mais je me sens de gauche – plutôt de centre-gauche, d’ailleurs.» Bien qu’ayant participé dans sa jeunesse au combat antinucléaire et à celui contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, François de Rugy n’est pas connu pour son engagement de terrain auprès du monde associatif écologiste. Il a en effet préféré s’investir dans le monde politique car «le travail associatif peut influencer mais jamais décider». Revendiquant le statut de «professionnel de la politique», il apparaît davantage comme un homme politique pragmatique et ambitieux qui «pense que les écologistes doivent exercer des responsabilités sans attendre d’être majoritaires».
Il dénonce aussi bien la dérive gauchiste d’EELV que les mouvements écologistes radicaux, déclarant préférer «l’élection et les moyens légaux à la casse ou au sabotage». D’ailleurs, il dénonce les mouvements «ecowarrior» et affirme que «les zadistes, non, ce n’est pas ma famille». Il s’inquiète aussi d’une «écologie autoritaire», du fait que «certains considèrent que nous sommes quasiment dans un état de guerre qui nécessite de telles décisions».
Sur le plan économique, il est éloigné des partisans de la décroissance et déclare : «J’assume une approche pragmatique de l’économie. Je ne fais pas partie de cette gauche qui cultive les postures anti-entreprises. Je suis pour qu’on défende les droits des travailleurs, mais je constate que si le travail est cher, il sera de plus en plus rare. Il faut donc continuer de baisser le coût du travail.» Malgré son approche libérale, il a défendu, en tant que candidat à la primaire de la gauche en 2017, des mesures radicales comme par exemple «la disparition à horizon 2040 de toute production d’électricité nucléaire» ou encore «100 % de véhicules neufs hybrides ou électriques en 2025».

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[tab name= »Parcours »]

Né le 6 décembre 1973 à Nantes, François de Rugy a été diplômé de Sciences-Po à Paris. Son engagement militant écologiste a d’abord débuté à l’Association nantaise de défense de l’environnement, qui s’occupait en particulier de thèmes liés à l’écologie urbaine. En 1991, il adhère à Génération écologie, le parti de Brice Lalonde. En 1994, il quitte le mouvement et fonde en 1995 l’association Ecologie 44 qu’il préside jusqu’en 1999.
En 1997, il adhère aux Verts. Il est candidat aux élections législatives de mai 1997 dans la 3e circonscription de la Loire-Atlantique, et recueille 3,87% des suffrages. La même année, Noël Mamère lui confie le poste de secrétaire général adjoint du Groupe radical, citoyen et vert à l’Assemblée nationale. En 2001, il est élu conseiller municipal de Nantes, dans le groupe des Verts. Adjoint au maire, chargé des transports, il est aussi l’un des vice-présidents de la communauté urbaine Nantes Métropole, chargé des déplacements. Il est élu député lors des élections législatives de 2007 dans la 1ère circonscription de la Loire-Atlantique, grâce à un accord avec le PS. Appartenant au groupe parlementaire de la Gauche démocrate et républicaine, il est élu secrétaire de l’Assemblée nationale le 27 juin 2007. Lors des municipales de 2008, il est le candidat unique de la gauche à Orvault mais ne recueille que 47,79% des voix. En 2012, il est réélu député avec 59% des suffrages, dans le cadre d’une candidature pour Europe Ecologie-Les Verts. Il devient coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, en tandem avec Barbara Pompili.
En août 2015, il quitte son parti s’expliquant ainsi : «Pour moi EELV, c’est fini. Le cycle ouvert par Daniel Cohn-Bendit en 2008 est arrivé à son terme. Aujourd’hui, on n’arrive plus à avoir les débats, ni de fond ni stratégiques, au sein d’un parti qui s’enfonce dans une dérive gauchiste», voire dans un «repli sectaire». Avec Jean-Vincent Placé, il crée une nouvelle formation politique pour réunir les écologistes «réformistes», ouvertement favorable à une alliance avec le Parti socialiste, baptisée «Ecologistes!» puis rebaptisée «Le parti écologiste» en juillet 2016. En mai 2016, il devient un des vice-présidents de l’Assemblée nationale. En tant que président du Parti écologiste, il se présente à la primaire citoyenne organisée en vue de la présidentielle de 2017. Il sera crédité de 3,82% des voix. En février 2017, il renonce à son engagement public de soutenir le vainqueur de la primaire, Benoît Hamon, et préfère s’engager aux côtés d’Emmanuel Macron pour la présidentielle.
En juin 2017, il est réélu député. Le 27 juin 2017, il est désigné président de l’Assemblée nationale. Le 4 septembre 2018, il est nommé ministre de la Transition écologique et solidaire.

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[tab name= »Bibliographie »]

  • A quoi peut bien servir un député écolo, Les Petits matins, 2012.
  • Ecologie ou gauchisme, il faut choisir, L’Archipel, 2015.

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Dominique Belpomme

Président de l’Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse (ARTAC)
Président de l’European Cancer and Environment Research Institute (ECERI)
Président de la Société Française de Médecine Environnementale (ISDE-France)
Membre du conseil scientifique de l’European Academy for environmental Medicine
Médecin à la Clinique Alleray-Labrouste

Profil

La conversion écologiste de Dominique Belpomme est très récente et certains le soupçonnent même d’opportunisme. Il a défrayé la chronique en prétendant que les maladies d’aujourd’hui «ne sont plus des maladies naturelles d’hier. Elles sont toutes, ou presque, artificielles». Il explique que les maladies comme le cancer ou le diabète sont majoritairement causées non pas par notre mode de vie, mais par la pollution.
Depuis 2008, il s’est spécialisé sur les questions de «pollution électromagnétique», se targuant d’avoir «vu le plus grand nombre de malades (électrosensibles) dans le monde». Dans ce contexte, Dominique Belpomme se voit viser par une plainte déposée en mars 2017 par le Conseil national de l’ordre des médecins pour d’éventuels manquements à la déontologie. Il aurait notamment rédigé des certificats médicaux abusifs mentionnant un «syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques».
De façon plus générale, il prône un réformisme écologiste et a exprimé par le passé son admiration pour Jacques Chirac. Plus récemment, on l’a vu côtoyer Ségolène Royal et soutenir, pour les régionales de 2010, la liste socialiste emmenée par Jean-Yves Le Drian en Bretagne. Cependant, il est surtout proche de Corinne Lepage dont il a soutenu la candidature à la présidentielle de 2012. En 2010, il était même devenu responsable national du projet Santé-Environnement à Cap 21, le parti de l’ancienne ministre de l’Environnement. Par ailleurs, il n’hésite pas à intervenir dans les médias de la réacosphère, comme Radio Courtoisie ou a web-télé TV Libertés.
Dominique Belpomme utilise un discours très anxiogène et catastrophiste, reprenant les arguments des écologistes radicaux. Ainsi, il explique qu’«annoncer le risque d’une disparition humaine n’est pas une mince affaire ! On peut être taxé d’alarmisme et, à l’époque, certains détracteurs ne s’en sont pas privés». Il dénonce par ailleurs «l’imposture du développement durable» et qualifie la croissance économique de «cancer». Pour lui, «qu’il y ait décroissance économique ou non, la décroissance des quantités produites est incontournable. Et c’est là l’essentiel.» En revanche, il est favorable au nucléaire, jugé indispensable face au réchauffement climatique, et défend l’allopathie et la vaccination, en porte-à-faux sur ces sujets avec une partie de son public écologiste.
Dominique Belpomme est aussi connu pour ses propos excessifs, approximatifs voire erronés. Par exemple, il «accuse les opposants au principe de précaution d’être complices de génocide et de crime contre l’humanité». Il ajoute : «Puisque les politiques n’ont pas compris, il faut passer à la morale et au droit. Mon but est de faire reconnaître par la Cour pénale internationale la pollution et la destruction de la nature comme crimes de santé publique.» Il lui arrive aussi de confondre le nombre de personnes atteintes d’un cancer avec celui de personnes mourant d’un cancer. Il affirme régulièrement que «le bio est indispensable car il ne contient ni pesticide, ni additif alimentaire», ce qui est faux puisque l’agriculture bio autorise plusieurs centaines de pesticides différents et une cinquantaine d’additifs.
Avec l’arrivée d’associations comme le Réseau Environnement Santé occupant le même créneau de la santé environnementale, Dominique Belpomme cible désormais davantage les membres de la profession médicale, ce qui lui permet aussi d’atténuer son image militante. Dans le même esprit, et avec l’ambition de mener un lobbying à l’échelon européen, Dominique Belpomme est devenu le représentant en France de l’International Society of Doctors for Environment et préside l’European Cancer and Environment Research Institute (ECERI), qu’il a fondé en juillet 2011 à Bruxelles.

Parcours

Né le 14 mars 1943 à Rouen, médecin cancérologue, il est président et fondateur de l’ARTAC en 1984, avec comme but, au départ, «de promouvoir et de développer des recherches originales en cancérologie». Il a notamment travaillé en partenariat avec l’industrie pharmaceutique, dans le développement clinique et pharmacologique de certains médicaments anticancéreux. Il a exercé en tant que médecin cancérologue à l’Hôpital Bichat et a été chef de l’unité d’oncologie médicale à l’Hôpital Boucicaut, avant d’exercer à l’Hôpital Européen Georges Pompidou et, depuis septembre 2009, il a une consultation deux jours par semaine en oncologie et en médecine environnementale à la Clinique Alleray-Labrouste. En 2002, Dominique Belpomme décide de «rejoindre les écologistes» et oriente désormais ses travaux principalement sur les causes environnementales des maladies, dont le cancer. Il prend alors contact avec François Veillerette du MDRGF qui l’introduit dans les milieux écologistes. Une collaboration étroite s’instaure alors entre les deux hommes, l’ARTAC hébergeant même quelque temps l’association de François Veillerette. En 2003, Thierry Jaccaud ouvre les colonnes de L’Ecologiste au professeur Belpomme. La première médiatisation de ce dernier intervient en janvier 2004 quand il est entendu lors du procès de Saint-Gaudens dans l’affaire du Régent. Le mois suivant, il sort son livre catastrophiste intitulé Ces maladies créées par l’homme, écrit en collaboration avec Bernard Pascuito, auteur de biographies de Dalida, John McEnroe, Coluche, Gainsbourg, etc. Le livre est tiré à 26.000 exemplaires et connaît un succès médiatique. En mai 2004, dans la même dynamique, il organise un colloque sur le thème «Cancer, environnement et société», à l’Unesco, avec l’aide importante du MDRGF et l’équipe de L’Ecologiste. A l’issue de cet événement, l’Appel de Paris, déclaration internationale sur les dangers mortels de la pollution, est présenté. La présence de Corinne Lepage, de Nicolas Hulot, du professeur Luc Montagnier et du professeur Lucien Israël permet une forte médiatisation de cet appel du professeur Belpomme. En 2006, un deuxième colloque est organisé sur le thème «Environnement et santé durable: une expertise internationale». En septembre 2007, il fait la une du Parisien en dénonçant le «désastre sanitaire» aux Antilles causé par le chlordécone. A partir de 2008, il décide de se concentrer également sur les problèmes d’électrosensibilité et collabore, à ce sujet, avec des associations comme le CRIIREM et Robin des Toits. En 2010, il affirme avoir décrit le «syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques» du point de vue clinique et biologique. En avril 2011, il organise le Troisième colloque de l’Appel de Paris sur le thème de la santé des enfants. Dominique Belpomme ambitionne d’être un acteur de lobbying européen, en créant, avec notamment Corinne Lepage, une sorte d’ARTAC européenne – l’European Cancer and Environment Research Institute (ECERI) – en juillet 2011 à Bruxelles. Dans la même dynamique, en septembre 2011, il crée et préside la Société Française de Médecine Environnementale, la branche française de l’International Society of Doctors for Environment. En novembre 2014, il organise le Quatrième colloque de l’Appel de Paris sur le thème «Faire reconnaître les atteintes à la santé et à l’environnement comme crime contre l’humanité». Il explique : «Puisque les politiques n’ont pas compris, il faut passer à la morale et au droit. Mon but est de faire reconnaître par la Cour pénale internationale la pollution et la destruction de la nature comme crimes de santé publique.» En mai 2015, il organise à Bruxelles le Cinquième colloque de l’Appel de Paris sur le thème «Intolérances environnementales idiopathiques: quel rôle pour les champs électromagnétiques et les produits chimiques multiples ?».
En mars 2017, Dominique Belpomme est l’objet d’une plainte déposée en mars 2017 par le Conseil national de l’ordre des médecins pour d’éventuels manquements à la déontologie. Il aurait notamment rédigé des certificats médicaux abusifs mentionnant un «syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques» et aurait utilisé des examens médicaux dont l’efficacité n’est pas scientifiquement prouvée. En avril 2017, il a participé à la conférence «Écologie & Santé : usage de la chimie phytosanitaire et ses risques sur l’homme, l’eau et la biodiversité» organisée par l’Institut européen d’écologie.

Bibliographie

  • Les grands défis de la politique de santé en France et en Europe, Ed. Librairie de Médicis, 2003
  • Ces maladies créées par l’homme, Albin Michel, 2004
  • Guérir du cancer ou s’en protéger, Fayard, 2005
  • Avant qu’il ne soit trop tard, Fayard, 2007
  • La véritable cause des maladies, Les liens qui libèrent, 2016
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Cécile Duflot

Secrétaire nationale des Verts (2006-2010) et d’EELV (2010-2012)
Ministre du Logement et de l’Egalité des territoires (2012-2014)

Profil

Cécile Duflot reprend le credo écologiste habituel, expliquant qu’elle est «pour une décroissance sélective et équitable. Il faut anticiper la raréfaction. Réguler les ressources naturelles. De toute façon, si l’on poursuit le mode de développement actuel, il faudra trois planètes pour satisfaire les besoins !» Cependant, elle n’est pas issue de la culture écologiste militante. De par son éducation, elle reconnaît être une «catho de gauche», une expression qu’elle associe «à la solidarité, au partage, à l’éthique de responsabilité». Elle estime que l’écologie politique est «contradictoire avec certaines valeurs de droite : la compétition, le refus du partage des richesses, le “travailler plus pour gagner plus”, “chacun peut s’en sortir s’il le veut”…», précisant qu’elle connaît «bien les Évangiles car je les ai lus et je reste très sensible à leur esprit». Outre l’écologie politique, elle affirme que son engagement s’appuie sur un deuxième pilier : le féminisme.
Au grand désarroi de ceux qui veulent un élargissement du mouvement écologiste, Cécile Duflot plaide pour un fort ancrage à gauche, affirmant que «le Parti socialiste et l’UMP sont tous deux infusés par la logique du productivisme». Cécile Duflot est donc perçue par certains écologistes comme celle qui freine l’élargissement, en imposant à EELV un contrôle bureaucratique de l’ancienne équipe dirigeante des Verts. Alain Lipietz n’hésite pas dire que «la direction sortante (Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé et leurs amis) a mis en place une structure oligarchique. Ils ont évidé la démocratie ou, plutôt, ils l’ont suspendue au prétexte des négociations “complexes” pour la constitution des listes régionales, puis de la direction d’Europe Ecologie-Les Verts». Lors des négociations avec le PS en vue des législatives de 2012, Cécile Duflot a montré un visage d’opportuniste et de carriériste, en décrochant une circonscription facilement gagnable à gauche. Daniel Cohn-Bendit a critiqué le comportement de Cécile Duflot : «Quand on (la) voit par exemple, dans un documentaire, brandir son stylo en jurant qu’elle ne signera jamais un accord avec le PS sans la sortie du nucléaire, et qu’évidemment on le signe quand même car c’est un bon accord, cela est dévastateur.» Il ajoute que «chef de clan, elle impose l’intérêt de ses pairs comme l’intérêt commun».
Quand Cécile Duflot décide en mars 2014 de ne pas participer au gouvernement de Manuel Valls, sa décision est vivement critiquée par François de Rugy et Barbara Pompili, coprésidents du groupe écolo à l’Assemblée nationale qui ont depuis quitté EELV. Début 2015, elle tente en vain de faire émerger une nouvelle force politique à l’extrême gauche en se rapprochant du Front de gauche. En décembre 2015, après l’échec des écologistes aux élections régionales, Cécile Duflot tend «la main à François Hollande» pour «qu’il revienne à l’esprit de 2012 et rassemble enfin écologistes et communistes désireux de rejoindre un bloc majoritaire de transformation». En novembre 2014, elle estime avoir «les épaules» pour la présidentielle de 2017. Toutefois, dans un sondage de janvier 2016, sa candidature est rejetée par 85% des personnes interrogées. En octobre 2016, elle est éliminée dès le premier tour de la primaire écologiste, derrière Yannick Jadot et Michèle Rivasi. En juin 2017, Cécile Duflot a été éliminée dès le premier tour de l’élection législative avec seulement 14% des voix.
Par ailleurs, le Canard enchaîné l’a épinglée quand, à Noël 2009, Cécile Duflot est partie en vacances avec son compagnon aux Maldives, soulignant un «bilan carbone catastrophique».

Parcours

Urbaniste de profession, Cécile Duflot a une maîtrise de géographie et est diplômée de l’ESSEC et titulaire d’un DEA Sociétés occidentales. Elle commence à militer à l’Action catholique des enfants (où elle fait de l’éducation populaire dans la ZUP de Surville), au sein de la Jeunesse ouvrière chrétienne et de la Ligue pour la protection des oiseaux. En parallèle de ses études, entre 1993 et 1997, elle est écrivain public à la prison de la Santé avec le Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées (Genepi) et multiplie les petits boulots (standardiste, télémarketing). En 1999, elle est chargée de mission au Festival international de la ville. En 2001, elle intègre le groupe Resideo, spécialisé dans logement social, où elle sera déléguée générale jusqu’en décembre 2009. La même année, elle adhère au parti Les Verts devenu Europe Ecologie-Les Verts, où elle devient déléguée au collège exécutif en janvier 2003, porte-parole nationale en janvier 2005 et secrétaire nationale en novembre 2006. En 2004, elle a été conseillère municipale de Villeneuve-Saint-Georges, puis adjointe au maire à partir de 2008, avant de démissionner de ce mandat en mars 2011. Lors des législatives de 2007, elle est la candidate des Verts dans le Val-de-Marne et recueille 3,55% des voix. A partir de l’automne 2007, elle organise, avec Daniel Cohn-Bendit, Jean-Paul Besset et Noël Mamère, un rassemblement baptisé Europe Ecologie, réunissant Les Verts, la Fédération régions et peuples solidaires et des membres de la société civile. Cette initiative est un succès avec un score d’Europe Ecologie de 16,28% aux Européennes de 2009. Cette stratégie est renouvelée en 2010, pour les Régionales, où Cécile Duflot prend la tête de liste en Ile-de-France. Au second tour, Cécile Duflot est élue conseillère régionale sur une liste fusionnée avec celles de Jean-Paul Huchon et de Pierre Laurent. Elle est élue présidente du groupe écologiste au Conseil régional. Ensuite, elle met en œuvre la fusion d’Europe Ecologie et des Verts, ce qui sera concrétisé en novembre 2010 avec la création d’Europe Ecologie-Les Verts dont elle devient la secrétaire nationale. En mai 2011, la motion qu’elle conduit obtient 50,25 % des suffrages des militants d’EELV, contre 26,55 % pour la motion conduite par Dany Cohn-Bendit, ce qui lui permet d’être reconduite à la tête d’EELV. Elle est nommée le 16 mai 2012 ministre de l’Egalité des  Territoires et du Logement dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault. Le 17 juin, elle est élue députée de la 6e circonscription de Paris. Lors du Conseil fédéral d’EELV des 23 et 24 juin, Cécile Duflot quitte ses fonctions de secrétaire nationale du parti. Le 31 mars 2014, elle décide de ne pas faire partie du gouvernement de Manuel Valls, après s’être vue proposer la place de numéro 2 du gouvernement. Le 13 octobre 2015, elle devient coprésidente du Groupe écologiste à l’Assemblée nationale. En décembre 2015, elle déclare : «Je tends la main à François Hollande. Qu’il revienne à l’esprit de 2012 et rassemble enfin écologistes et communistes désireux de rejoindre un bloc majoritaire de transformation.» En octobre 2016, elle est éliminée dès le premier tour de la primaire écologiste, derrière Yannick Jadot et Michèle Rivasi. En juin 2017, Cécile Duflot a été éliminée dès le premier tour de l’élection législative avec seulement 14% des voix.

Bibliographie

  • Apartés, avec Guy Sitbon, Les Petits matins, 2010.
  • De l’intérieur, voyage au pays de la désillusion, avec Cécile Amar, Fayard, 2014.
  • Le grand virage, Les Petits matins, 2015.
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José Bové

Député européen d’Europe Ecologie-Les Verts
Membre de la Commission de l’Agriculture et du Développement Rural
Membre de la Délégation pour les relations avec les États-Unis
Faucheur Volontaire

Profil

José Bové est l’une des grandes figures médiatiques de l’écologisme, de l’altermondialisme et des luttes paysannes, en particulier contre les OGM. L’engagement politique de José Bové remonte il y a longtemps, inspiré aussi bien par des penseurs anarchistes comme Kropotkine, Makhno, Bakounine, etc., que par les grands critiques de la société industrielle, ou «technicienne», qu’ont été Jacques Ellul et Ivan Illich. Les deux autres grandes références de José Bové sont Henry David Thoreau, précurseur de la conservation de l’environnement, et Gandhi, qui ont été déterminants dans son choix d’opter pour la désobéissance civile comme moyen d’action. Mais il s’agit aussi d’une stratégie de communication qui s’est avérée efficace. Comme l’explique Stéphane Rozès (directeur de CSA-Opinion), «sa popularité est aussi trempée dans le conflictuel et il en joue avec talent en construisant son image sur de l’affrontement». Et ce qui rend sympathique José Bové, aux yeux des médias comme à ceux du public, c’est qu’il prend toujours la posture de David contre Goliath, n’oubliant jamais de jouer les victimes quand Goliath ose répliquer. Ainsi, la destruction d’un MacDonald’s en 1999 et les fauchages d’OGM à partir de 1996 ont été conçus, avec cette image positive du petit contre le géant, afin de créer un rapport de force favorable pour ses revendications. A noter que depuis 1999 il est conseillé par Denis Pingaud, ancien de la LCR et ami de Jean-Paul Besset, qui a été directeur d’Euro-RSCG et vice-président exécutif d’OpinionWay.
Par ailleurs, la pensée radicale de José Bové l’a naturellement rapproché des milieux de la décroissance. Il est régulièrement apparu dans les colonnes du journal La décroissance et est notamment intervenu, en juillet 2005, lors de la manifestation célébrant la fin de la «Marche pour la décroissance». Il explique ainsi : «Aujourd’hui, on sait que si on veut que tous les habitants du monde puisse vivre avec le même niveau de vie qu’on a nous, en France, il faut quatre planètes. Or on n’a qu’une seule planète pour tous les habitants de la planète. Donc, il va falloir qu’on partage. Et si ce n’est pas nous qui d’abord diminuons notre niveau de vie et notre mode de consommation, c’est évident qu’il ne restera rien pour les autres.»
La victoire du «non» au TCE en 2005 l’incite à utiliser cette dynamique pour se présenter à la présidentielle de 2007. Son score médiocre (1,32%) le pousse à adopter une stratégie plus pragmatique. En 2008, il rejoint Daniel Cohn-Bendit et Jean-Paul Besset pour la liste Europe Ecologie aux Européennes. Les partisans de la décroissance parlent de trahison, et de nombreux sympathisants radicaux de José Bové regrettent ses compromissions. Aux critiques venant de son aile radicale, José Bové a déclaré: «Etre radical, j’ai su le faire. Il faut aussi être pragmatique. Dire “On est anti-ceci ou anti-cela”, dans une position protestataire, ça ne suffit pas.» En septembre 2012, l’ancien opposant à la Constitution européenne fustige la décision d’EELV de voter, au Parlement français, contre la ratification du traité d’union budgétaire («TSCG»), déclarant : «Certains chez Europe Ecologie-Les Verts (EELV) cherchent un brevet de gauche, c’est un brevet de tête dans le mur qu’ils vont obtenir.» En 2015, il porte encore un jugement critique sur son parti : «L’image pour notre politique est désastreuse. On a le choix entre le gauchisme avec Cécile Duflot, l’opportunisme avec Jean-Vincent Placé, voilà l’avenir d’Europe-Ecologie-Les-Verts. Je pense qu’il faut totalement reconstruire. Je ne vois pas ce qu’on peut faire avec une boutique comme ça…» En mars 2017, il intègre l’équipe de campagne de Benoît Hamon pour la présidentielle de 2017.
Depuis quelques années, et en contradiction avec la position de nombreux écologistes, José Bové s’oppose à la gestation pour autrui (GPA) et à la procréation médicalement assistée (PMA), expliquant : «Ces techniques conduisent à une société qui pratique soit l’eugénisme, soit le transhumanisme.» En 2014, José Bové s’est aussi attiré les foudres des associations naturalistes et de la direction de son parti quand il s’en est pris au loup, expliquant : «Si le loup risque d’attaquer un troupeau, la meilleure façon de faire, c’est de prendre le fusil et de tirer. La menace du loup, c’est quelque chose qui fait que les gens ne dorment pas (…). Je ne crois pas qu’au nom de la biodiversité on doive accepter.»

Parcours

Né le 11 juin 1953 à Talence (Gironde), il a passé les premières années de sa vie aux Etats-Unis, où ses parents étaient invités en tant que chercheurs à l’université de Berkeley. Au début des années 70, il demeure seul à Paris et fréquente les milieux pacifistes et antimilitaristes, proches des mouvements chrétiens ouvriers. En 1971, il rencontre Alice Monier à la faculté de Bordeaux avec laquelle il se mariera. Il fera également connaissance de Jacques Ellul, un des précurseurs de la décroissance et qui sera l’une de ses sources d’inspirations. Objecteur de conscience, il est déclaré déserteur en 1972. En 1973, il participe au rassemblement national contre l’extension du camp militaire dans le Larzac, où il rencontre Bernard Lambert. Il sera aussi marqué par sa rencontre avec Lanza del Vasto, fondateur de la Communauté de l’Arche. Il s’installe en 1976 au Larzac pour élever des moutons, tout en poursuivant son militantisme antimilitariste. En 1978, José Bové et sa femme fondent un Centre cantonal des jeunes agriculteurs (CCJA), dont Alice devient vice-présidente. En 1981, il fonde le Syndicat des Paysans-Travailleurs de l’Aveyron, où se retrouvent les membres du CCJA. En 1987, il contribue à la création de la Confédération paysanne, dont il devient l’un des cinq secrétaires nationaux.
En 1995, il participe dans l’océan Pacifique à l’opération menée par Greenpeace contre la reprise des essais nucléaires. Il intervient également pour soutenir les mouvements des Tahitiens et des Kanaks. De 1996 à fin 2004, il est porte-parole de Via Campesina. En juin 1997, il participe au premier fauchage anti-OGM. Il fait également partie des membres fondateurs de l’association ATTAC en 1998. En août 1999, il participe au saccage d’un McDonald’s en chantier à Millau, dont la couverture médiatique exceptionnelle fera de José Bové une figure connue du grand public, notamment grâce aux articles de Jean-Paul Besset, alors correspondant du Monde. José Bové participe aux manifestations en marge du Sommet de l’OMC, à Seattle en décembre 1999, devenant ainsi une figure emblématique de l’antimondialisation. José Bové multiplie les interventions dans les manifestations antimondialisation et les actions anti-OGM. Toujours en 1999, il rencontre Denis Pingaud, directeur de la stratégie chez Euro-RSCG C&O et camarade de Jean-Paul Besset. A partir de ce moment, Denis Pingaud devient l’un des conseillers en communication de José Bové. En mars 2002, il se rend avec une délégation au palais présidentiel palestinien à Ramallah, dont ils craignent l’attaque. Alors qu’il sort à la tête d’une délégation en agitant un drapeau blanc, José Bové est arrêté par l’armée israélienne et expulsé. En mars 2002, il intervient lors du colloque «Défaire le développement, refaire le monde», qui marque le début du débat sur la décroissance. Lors du rassemblement Larzac 2003, Jean-Baptiste Libouban, responsable de la Communauté de l’Arche, propose à José Bové de créer le mouvement des Faucheurs Volontaires et en devient le véritable animateur. En avril 2004, il quitte la Confédération paysanne. Fin 2004 et début 2005, il se bat pour le non au référendum sur le Traité établissant une Constitution pour l’Europe, jugeant celui-ci «ultra-libéral» et «antisocial». En juillet 2005, il intervient lors de la manifestation célébrant la fin de la «Marche pour la décroissance» et apparaît aussi régulièrement dans le journal La décroissance. En 2007, il se présente aux présidentielles avec un programme antilibéral mais ne faisant pas référence à la décroissance. Il récolte 1,32% des suffrages et a appelé à voter Ségolène Royal au second tour. Début 2008, il a entamé une grève de la faim pour obtenir un moratoire sur le MON 810. La décision du gouvernement allant dans ce sens là, José Bové est considéré comme victorieux par les médias et son activité de fauchage est légitimée.
En 2009, il se rapproche de Daniel Cohn-Bendit et devient tête de liste aux Européennes pour Europe Ecologie et est élu député dans la circonscription Sud-Ouest avec 15,82% des voix. De 2009 à 2014, il est vice-président de Commission de l’agriculture et du développement rural au Parlement européen. En septembre 2010, le Parlement européen adopte le Rapport rédigé par José Bové intitulé Des revenus plus justes pour les agriculteurs dans le cadre d’un meilleur fonctionnement de la chaîne alimentaire. Fin 2010, il s’engage dans un nouveau combat : le gel des prospections en vue d’extraire du gaz de schiste en France. En juin 2011, il soutient la candidature de Nicolas Hulot à la présidentielle, mais deviendra ensuite l’un des porte-parole de la candidate Eva Joly. En septembre 2012, il critique la décision d’EELV de voter, au Parlement français, contre la ratification du traité d’union budgétaire («TSCG»). En août 2012, il affirme : «On peut tirer le loup, parce que la priorité est de maintenir les paysans dans les zones de montagne.» Suite à cette déclaration, il est poursuivi par l’ASPAS pour «incitation à la destruction d’espèce protégée», mais l’association naturaliste est déboutée. En juillet 2013, il se porte candidat à la candidature de la présidence de la Commission européenne. En mai 2014, il est réélu député européen avec 11,48% des voix. En août 2014, il participe avec Greenpeace et les Faucheurs Volontaires à la destruction d’une parcelle de maïs MON810. En mars 2015, en pleine promotion de son livre L’alimentation en otage, il appelle au boycott des bonbons M&M’s et des chewing-gum Hollywood en raison de la présence d’un additif, le E171. En août 2016, il regrette le retrait de Nicolas Hulot de la course à la présidentielle de 2017. En novembre 2016, José Bové appelle les Français à «bloquer» le chantier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, «de façon non-violente et à visage découvert». En mars 2017, il intègre l’équipe de campagne de Benoît Hamon pour la présidentielle de 2017, en charge de la thématique «mondialisation agricole».
José Bové a un parcours judiciaire chargé en raison de sa participation à de nombreux fauchages, et a effectué plusieurs séjours en prison.

Bibliographie

  • Nous, Paysans, avec Gilles Luneau, 2000.
  • José Bové – La révolte d’un paysan, entretiens avec Paul Ariès et Christian Terras, éd. Golias, 2000.
  • Le Monde n’est pas une marchandise ; des paysans contre la malbouffe, avec François Dufour et Gilles Luneau, 2001.
  • Retour de Palestine, 2002.
  • Paysan du Monde, avec Gilles Luneau, 2002.
  • La Confédération paysanne, avec Yves Manguy, 2003.
  • Pour la désobéissance civique, avec Gilles Luneau, 2004.
  • Candidat rebelle, 2007.
  • José Bové, un paysan pour l’Europe, avec Claude-Marie Vadrot, 2009.
  • Du Larzac à Bruxelles, entretiens avec Jean Quatremer, éditions Cherche-Midi, 2011.
  • Changeons de cap, changeons de PAC, avec Gilles Luneau, éditions Alternatives, 2012.
  • Hold-up à Bruxelles, avec Gilles Luneau, La Découverte, 2014.
  • Depuis le Larzac, avec François Ernenwein, Elytis, 2015.
  • L’alimentation en otage, avec Gilles Luneau, Autrement, 2015.
  • Du sentiment de justice et du devoir de désobéir, avec Erri De Luca et Gilles Luneau, Indigène Editions, 2016.

 

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Intelligence Verte

Ferme de Sainte-Marthe
41200 Millançay
Tél : 02.54.95.45.04
E-mail : info@intelligenceverte.org
Site : http://www.intelligenceverte.org

Profil

logo-intelligence-verteL’objet d’Intelligence Verte est «de réhabiliter des variétés et des espèces anciennes ainsi que de défendre les “savoirs” traditionnels», et plus fondamentalement de défendre une agriculture 100% bio. L’association a d’ailleurs son siège à la Ferme de Sainte-Marthe (120 hectares), à Millançay, où sont produits des semences et des plants. Cependant, Intelligence Verte est sans véritable base de militants et d’adhérents, et elle a surtout été créée pour donner une structure aux activités de promotion de l’agriculture bio de Philippe Desbrosses. Jusqu’en 2014, son activité principale a été l’organisation chaque automne des Entretiens de Millançay, rebaptisés en 2012 Entretiens de Sologne. L’association est aussi le relais de certaines activités lucratives de l’entreprise Formations Bio Sainte Marthe, animée par Jean-Yves Fromonot, secrétaire général d’Intelligence Verte, et sa famille. Il s’agit principalement de formations de type «jardinage bio», «maraîchage permaculturel» ou encore «travailler autrement».
Intelligence Verte, par le biais des Entretiens de Sologne, milite pour un changement radical de la société basé principalement par un changement spirituel individuel. L’association considère ainsi que «l’écologie intérieure (…) s’avère être la clé, la source et le moyen de l’écologie extérieure, sociale et environnementale. Se mettre ainsi à l’écoute de sa nature intérieure, c’est alors accepter ses émotions, retrouver son intuition et entreprendre le voyage initiatique vers son être véritable». Les Entretiens de Sologne promeuvent en conséquence différents types de naturopathie pour améliorer le bien-être, comme le jeûne thérapeutique, le Qi Qong, les massages ayurvédiques, l’énergétique chinoise traditionnelle, etc. C’est aussi l’occasion de donner la parole à des personnes comme Frédérique Pichard, amie de Philippe Desbrosses et créatrice d’élixirs originaux, qui promeut notamment les élixirs animaux, des essences «créées dans la nature par un rituel en invoquant l’esprit de l’animal en question. Le liquide qui en résulte ne contient aucune matière de l’animal, mais juste son énergie.» Intelligence Verte n’hésite pas non plus à faire de la publicité d’un DVD sur le «respirianisme», expliquant que «selon un début de d’études de cas de manière scientifique, l’Humain pourrait vivre sans manger». En outre, Intelligence Verte considère que «le retour à la croissance d’avant la crise est un leurre». Certains Entretiens de Sologne ont retentissement plus important, avec la publication d’ouvrages collectifs auxquels participent de nombreuses personnalités écologistes médiatiques comme Nicolas Hulot, Yann Arthus-Bertrand, Jean-Marie Pelt, etc.

Structure

Association de la loi de 1901, créée en 1999.

Dirigeants

Conseil d’administration

  • Philippe Desbrosses : président
  • Jean-Yves Fromonot : secrétaire général
  • Maurice Landré : trésorier
  • Mariecke Aucante
  • Jean-Pierre Berson
  • Jacques Gapin
  • Jean-Yves Lestimé
  • Thierry Roux
  • Nadia Tarrieu
  • Nguyen Ngoc Hanh
  • Anne Clépoint
  • Isabelle Champion

Historique

Sur le site, Intelligence Verte donne une longue liste de «fondateurs», dont certains sont davantage des «parrains» que des personnalités impliquées dans les activités de l’association. Dans cette liste, on peut mentionner : Marie-Hélène Aubert (ancienne députée de l’Eure-et-Loire), Marieke Aucante (écrivain), Jean-Pierre Berlan (ingénieur agronome), Jacqueline Bousquet (docteur es science biologie moléculaire), Jean-Luc Burgunder (ancien vice-président du Conseil Régional Centre), Dominique Eraud (docteur en médecine orthomoléculaire), Lylian Legoff (médecin généraliste, membre de FNE), Corinne Lepage (CRIIGEN), Michel Lis (journaliste), Edgar Morin (sociologue), Henri Nourit (ancien vice-président de la Société Financière NEF), François Plassard (ingénieur agronome), Gilles-Eric Séralini (CRIIGEN), Sylvie Simon (écrivain, journaliste), Pierre Tchernia.

Activités

Intelligence Verte organise ponctuellement des conférences, comme les Assises du Limousin en 2006 sur l’agriculture écorégionale, mais sa principale activité jusqu’en 2014 a été l’organisation des Entretiens de Sologne (anciennement Entretiens de Millançay). Il s’agit d’une réunion annuelle sur différents thèmes liés à l’agriculture bio et l’écologie, réunissant quelques centaines de personnes autour de nombreuses figures de l’écologie comme Corinne Lepage, Jean-Marie Pelt, Lylian Le Goff, François Veillerette, Pierre Rabhi, Gilles-Eric Séralini, Dominique Belpomme, Michèle Rivasi, Edgar Morin, Coline Serreau, Maria Pelletier. L’ambiance de ces Entretiens de Sologne est fortement emprunt d’écologie spiritualiste et de naturopathie. Les thèmes des derniers Entretiens étaient : «Santé et modes de vie : les médecines et l’alimentation du futur, Existe-t-il un style de vie anticancer» (2008) ; «Le retour à la terre» (2009) ; «Guérir la terre en éduquant les humains» (2010) ; «Vivre heureux… c’est possible» (2011) ; «Autonomia : comment devient-on autonome ?» (2012) ; «Plus belle la crise !» (2013) ; «La forêt qui pousse…» (2014).
Fin 2014, Intelligence Verte a lancé avec d’autres associations le projet Graines de Vie, un «mouvement citoyen pour la sauvegarde des variétés potagères et fruitières». Il s’agit de proposer des formations à la «reproduction et conservation de semences traditionnelles» à des «ambassadeurs de la biodiversité». En décembre 2015, Intelligence Verte rejoint «Le Pacte citoyen pour la Terre», une initiative des associations Navdanya (dirigée par Vandana Shiva) et SOLIDARITÉ.
Intelligence Verte est aussi un relai vers des activités lucratives. L’association est ainsi partenaire de la SARL Formations Bio Sainte-Marthe, dirigée par Pascale et Jean-Yves Fromonot (secrétaire général d’Intelligence Verte), pour proposer des formations d’agriculture bio, de jardinage, de cuisine ou des stages de développement personnel. Intelligence Verte fait en outre de la publicité pour des graines bio commercialisées par la société Ferme de Sainte-Marthe, basée en Maine-et-Loire.

Finances

Intelligence Verte est totalement opaque concernant ses finances, puisqu’il n’y a aucune indication sur son site de ses bilans et de ses sources de financement. On peut cependant noter que, de mi-septembre à mi-octobre 2008, Intelligence Verte a bénéficié d’une opération de soutien avec la marque «Les 2 vaches des fermiers du bio» (Danone) dans le cadre de 1 € pour la planète. Pendant cette période, sur chaque lot «Les 2 Vaches» figurait un code que les consommateurs pouvaient activer sur internet pour soutenir financièrement les associations partenaires de l’opération. En 2009, Intelligence Verte a reçu une subvention de 20.000 euros du ministère de l’Agriculture, et en 2011, de 15.000 euros du ministère de l’Ecologie.
De plus, pour les Entretiens de Sologne de 2013, Intelligence Verte remercie notamment pour leur soutien : la société Docteur Valnet (huiles essentielles), Biocoop, Fondation Léa Nature, Séché Environnement, Biomonde, Priméal, la clinique de jeûne Buchinger, la Fondation Yves Rocher, Ecocert, Jean Hervé, Biomonde, Sobac, Mézagri, Conseil régional du Loir-et-Cher (1000 euros). En 2014, Intelligence Verte a reçu 10.000 euros du Conseil régional du Centre pour l’organisation des Entretiens de Millançay (contre 8645 euros en 2013, 10.000 euros en 2012 et en 2011). En 2011, elle a aussi reçu 5000 euros de la Patagonia Foundation.
En 2015, Intelligence Verte a récolté 65.025 euros sur une plateforme de financement participatif pour son projet Graines de Vie.

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Comité français de l’UICN

26 rue Geoffroy Saint Hilaire
75005 Paris
Tél : 01 47 07 78 58 – Fax : 01 47 07 71 78
E-mail : uicn@uicn.fr
Site : http://www.uicn.fr

Bureau

  • Bernard Cressens (Réserves Naturelles de France) : président
  • Valérie Collin (Noé Conservation) : vice-présidente
  • Cécile Ostria (FNH) : vice-présidente
  • Jean Boutin (Fédération des Conservatoires d’Espaces Naturels) : vice-président
  • François Letourneux (Office pour les Insectes et leur Environnement) : vice-président
  • Christophe Aubel (Humanité & Biodiversité) : secrétaire général
  • Dominique Py (FNE) : secrétaire générale adjointe
  • Patrice Hirbec (Office National des Forêts) : trésorier

L’Equipe

  • Sébastien Moncorps : directeur
  • Florence Clap : programme «politiques de la biodiversité»
  • Thierry Lefebvre : programme «aires protégées»
  • Florian Kirchner : programme «espèces»
  • Nicolas Salaun : programme «coopération internationale»
  • Anne Caillaud : programme «outre-mer»
  • Pauline Teillac-Deschamps : programme «écosystèmes»
  • Yohann Soubeyran : espèces exotiques envahissantes et espèces menacées
  • Emmanuelle Sarat : espèces exotiques envahissantes
  • Valérie Moral : collectivités territoriales et biodiversité
  • Matthieu Thune : entreprises et biodiversité
  • Elodie Rustier Decoster : entreprises et biodiversité
  • Hélène Colas : projet «espèces menacées»
  • Paul Esteve : programme Petites Initiatives/FFEM
  • Justine Delangue : services économiques
  • Sophie Coste : gestion des aires protégées
  • Tanguy Nicolas : biodiversité Océan indien
  • Elena Gorchakova : BEST 2.0 Pacifique
  • Aurélien Carré : liste rouge des écosystèmes
  • Jean-François Sys : Méditerranée
  • Emilie Dupouy : communications outre-mer
  • Katherine Claudet : responsable administrative et financière
  • Samira Kerroumi : secrétaire administrative et comptable
  • Hélène Klein : secrétaire administrative
  • Rémi Gouin : consultant programme Petites Initiatives/FFEM

Commissions

  • Serge Muller : Sauvegarde des espèces
  • Michel Badre : Aires protégées
  • Patrick Falcone et Fabien Chenel : Education et communication
  • Nirmala Seon Massin : Gestion des écosystèmes
  • Sébastien Mabile : Droit et politiques environnementales

Groupes de travail

  • Anne-Gaëlle Verdier: Outre-Mer
  • Hélène Denis : Montagne
  • Ludovic Frère : Mer et littoral
  • Alexis Ducousso : Forêts
  • Catherine Ribes : Collectivités locales
  • Claire Varret : Entreprises et biodiversité
  • Vincent Boullet : Patrimoine mondial
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François Veillerette

Directeur et porte-parole de Générations Futures
Président de Pesticide Action Network (PAN Europe)
Membre du conseil fédéral d’EELV
Conseiller en environnement
Membre des Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE)

Né le 9 mai 1960, il a suivi une formation d’enseignant spécialisé, après une formation de professeur des écoles et une année d’exercice d’assistant de langue en Angleterre. A partir de 1982, il devient enseignant titulaire dans l’enseignement spécialisé. Sa rencontre avec Georges Toutain, agronome de l’Inra à la retraite et conseiller régional écologiste indépendant dans les années 1990-1992, semble décisive pour son engagement, puisqu’il cofondera avec lui le MDRGF en 1996, dont il devient ensuite le président. Au même moment, François Veillerette milite pour Greenpeace et participe notamment à une manifestation en mars 2000 pour le passage d’un convoi de transport nucléaire. En 2001, il devient membre de l’assemblée statutaire de Greenpeace, avant d’en devenir le président du conseil d’administration de 2002 à 2005, et vice-président en 2009. François Veillerette décide aussi de faire de MDRGF (rebaptisé par la suite Générations Futures) une association nationale principalement axée sur la lutte contre les pesticides. Pour cela, il s’appuie sur des réseaux internationaux spécialisés dans ce domaine, comme Pesticide Action Network Europe (dont il est administrateur depuis avril 2003) et l’International POPs Elimination Network (IPEN).
En août 2001, ses commentaires alarmistes sur la présence de résidus de pesticides sur les fruits et les légumes en France sont repris dans les médias français. En 2002, il écrit son premier livre, Pesticides : le piège se referme, avec l’aide de responsables de PAN Europe. Teddy Goldsmith, fondateur de The Ecologist, qu’il rencontre à l’époque, l’aide également dans cette démarche. Suite à la publication de son livre, il est contacté par le professeur Dominique Belpomme, président de l’ARTAC, avec qui il entamera une étroite collaboration jusqu’en 2004. Il crée en 2004 un collectif d’associations contre les pesticides, l’ACAP (Action citoyenne pour les alternatives aux pesticides). Début 2005, il participe, avec Philippe Desbrosses et Maria Pelletier, à la création d’Objectif Bio 2007, un collectif d’associations qui exige une agriculture 100% bio. En décembre 2005, il est convoqué, en tant que responsable de Greenpeace, par la DST pour être entendu sur la diffusion via Internet d’informations concernant un transport de plutonium de la Cogema en 2003. En 2006, il a participé au Collectif Ortie et Cie. En 2007, il co-écrit avec Fabrice Nicolino le livre Pesticides : un scandale français, qui sera vendu à plus de 20.000 exemplaires. François Veillerette collabore à L’Ecologiste, en coordonnant le dossier «Un monde sans pesticides» en décembre-mars 2007, et participe aussi régulièrement aux Entretiens de Millançay organisés par Philippe Desbrosses. Il a été très actif au sein du Grenelle de l’environnement, dans le groupe «santé-environnement» et dans le groupe «agriculture». Il fait partie depuis novembre 2007 du comité d’orientation du plan de réduction de l’usage des pesticides mis en place par le ministère de l’Agriculture. Fin 2008, il a de nouveau rejoint le conseil d’administration de Greenpeace en tant que vice-président, poste qu’il quittera rapidement pour se présenter aux élections régionales de 2010. En 2009, il lance, avec André Cicolella, le Réseau Environnement Santé. En avril 2009, il se met à son compte sous la forme juridique «Affaire personnelle profession libérale», en tant que «conseiller en environnement».
En 2010, il est élu Conseiller régional Europe Ecologie en Picardie et devient vice-président de la Région chargé de l’environnement, de l’alimentation et de la santé. Il cède sa place de président de Générations Futures à Maria Pelletier, tout en restant porte-parole de l’association. Il quitte aussi son poste de coordinateur vie scolaire dans l’Etablissement Régional d’Education Adapté (EREA) en Picardie. Il a aussi été très impliqué dans la mise en place du Comité de Soutien des élus à l’Abeille et à l’apiculture. En septembre 2010, il est nommé représentant suppléant de l’Association des régions de France au comité économique, éthique et social du Haut Conseil des biotechnologies. Depuis 2010, il devient l’un des fers de lance de la campagne contre les gaz de schiste. De 2011 à 2015, il est administrateur puis vice-président d’Atmo Picardie, une association qui assure la surveillance de la qualité de l’air en Picardie. En 2012, il s’engage contre le projet de «ferme des 1000 vaches» de Drucat, dans la Somme. En 2014, il se présente aux élections européennes, deuxième sur la liste EELV dans l’euro-région nord derrière Karima Delli, mais il n’est finalement pas élu. Pour les élections régionales de 2015, le score médiocre de la liste EELV dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie ne permet pas à François Veillerette d’être réélu. Après cet échec, il devient salarié à temps plein de Générations Futures au poste de directeur. En septembre 2016, il apporte son parrainage à Yannick Jadot pour que ce dernier puisse participer à la primaire écologiste en vue de la présidentielle de 2017.

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