Kokopelli

Forêt de Castagnès
Route de Sabarat
09290 Le Mas d’Azil
Tél. : 05 61 67 69 87
Email : semences@kokopelli-semences.fr
Site : https://kokopelli-semences.fr/fr et https://blog.kokopelli-semences.fr/

Profil

Kokopelli entend défendre la biodiversité par la vente de semences, «des variétés anciennes ou modernes, libres de droits et reproductibles», produites par un réseau d’une quinzaine de producteurs bio en France, en Suisse en Italie et aux Etats-Unis. L’association revendique le droit, sans restriction aucune, «de semer librement les semences du Domaine Public», «l’utilisation libre des plantes médicinales» et «l’abolition pure et simple de toutes formes d’agriculture et de médecine fondées sur la mort, sur les produits chimiques et sur les chimères génétiques».
L’association, par sa très grande radicalité, est presque totalement absente des concertations des différents mouvements écologistes. Cette radicalité vient en grande partie de la personnalité de son fondateur (et président jusqu’en 2018), Dominique Guillet (alias Xochi ou Xochipelli), qui considère que «dans la Biosphère de Gaïa, tous les éléments sont à égalité, les bactéries, les champignons, les plantes, les animaux, les hommes». Il est par ailleurs un adepte du mystique américain John Lash, qui affirme qu’une intelligence extraterrestre parasiterait notre conscience. Et sur le blog de Dominique Guillet, vers lequel l’association Kokopelli encourage d’aller car ses articles donnent «un sens réel au travail quotidien de Kokopelli», le fondateur de l’association exprime ses idées aux relents antisémites, expliquant par exemple que «la médecine moderne est génocidaire, donc Sioniste, dans ses fondements», dénonçant la «Jewstice» et «la caste agonisante du Judéo-Bolchévisme», ou encore exprimant sa sympathie pour Dieudonné.
Ananda Guillet, fils de Dominique et actuel directeur de Kokopelli, partage cette même radicalité, exprimant des thèses conspirationnistes sur sa page Facebook : «Comment les frères assassins de Charlie s’enfuient sans rencontrer un seul bouchon de circulation ? Comment le preneur d’otage du magasin Kasher arrive à courir hors du magasin après avoir pris 360 impacts de balle approximativement ? Comment un camion de 38 Tonnes arrive à rentrer au centre-ville de Nice un 14 juillet sans rencontrer la moindre embuche ? Comment un jihadiste décapite un journaliste avec un simple poignard ? Etc. Etc. il y en a des livres entiers. (…) Pourquoi porte-t-on crédit à des infos issues des médias de masse et non à des journalistes d’investigations comme Thierry Messan qui risquent leurs vies pour la vérité ?»
Certaines prises de position ont également contribué à marginaliser Kokopelli au sein de la sphère écologiste, notamment quand Dominique Guillet considère le réchauffement climatique anthropique comme «une nouvelle hystérie religieuse au service de l’Ordre Mondial», dénonce «le Gang des Sionistes Verts à la Cohn-Bendit, Voynet, Lipietz, Jadot», ou quand Kokopelli explique que l’interdiction du glyphosate serait «un cadeau pour Monsanto». Kokopelli entretient cependant quelques partenariats, comme avec l’association de Fabrice Nicolino, Nous voulons des coquelicots, ou encore le CRIIGEN. Par ailleurs, l’association est régulièrement présentée de façon positive sur les chaînes de télévision publiques dans des sujets concernant les semences, et arrive à obtenir le soutien de certaines personnalités comme, par exemple, la chanteuse Camille.
Plus spécifiquement sur les semences, Kokopelli conteste toute législation sur la semence en France. Cette position l’éloigne d’associations comme Réseau Semences Paysannes, Intelligence Verte ou BEDE qui estiment qu’il faut une réglementation mais protégeant les semences paysannes. Kokopelli va jusqu’à dénoncer le Réseau Semences Paysannes, considérant que ce dernier «représente les derniers soubresauts d’un monde paysan qui s’effondre, inféodé à l’industrie semencière mais désespéré par les conséquences inéluctables de cette inféodation».
Dans un livre de 2017 intitulé Nous n’irons plus pointer chez Gaïa, quatre anciens salariés de l’association fustigent «l’imposture» de Kokopelli et racontent comment ils ont été «exploités». Ces témoignages parlent de cadences infernales, de climat de suspicion entretenu par la direction, de surveillance des salariés et d’injonctions au productivisme. Une ancienne salariée confie ainsi : «Face aux salariés trop critiques, la technique est toujours la même : humilier, culpabiliser, isoler, (…) persuader que c’est (eux) le problème, diviser les salariés et pousser à la démission.» En mars 2018, Kokopelli a perdu un procès en diffamation contre un blogueur qui avait repris les critiques de ces salariés dans un article dans lequel il dénonçait «le management autoritaire et crapuleux des Guillet (…) qui cultivent en même temps sous la forme du “moi je” un citoyennisme mystico-anarcho-écologiste de façade et une véritable posture de petit chef tayloriste et stalinien».

Structure

Association de la loi de 1901, créée en 1999.  L’association a des antennes en Belgique, en Suisse ainsi qu’au Costa-Rica, au Brésil et en Inde.

Dirigeants

Conseil d’administration

  • Ananda Guillet : président
  • Isabelle Chapelle : secrétaire
  • Angelika Nitschke
  • Charlotte Hubert
  • Leentje Vandoorslaer
  • Etienne Samson

Equipe

  • Ananda Guillet : direction générale
  • Simon Martinez : directeur adjoint
  • Aline Bourdon : expédition
  • Angelika Nitschke : production
  • Anita Siegrist : communication
  • Charlotte Hubert : vie associative
  • Isabelle Chapelle : foires et salons biologiques
  • Leentje Vandoorslaer : campagnes humanitaires
  • Etienne Samson : informatique
  • Anaïs Sans : préparatrice à l’ensachage

Activités

La vente de semences de variétés potagères anciennes destinées aux jardiniers amateurs, dont une partie n’est pas enregistrée au catalogue officiel, constitue la principale activité de Kokopelli. Pour cela, Kokopelli participe à de nombreuses foires et salons bio. Outre la vente de semences, Kokopelli publie Semences de Kokopelli, un ouvrage de plus de 800 pages et qui en est à sa  dix-septième édition. Il s’agit d’un manuel de production de semences rédigé par Dominique Guillet et préfacé par Jean-Pierre Berlan. En 2008-2009, Kokopelli a aussi sorti trois DVD sur le thème «Le Titanic apicole» : La Terreur Pesticide, Planète Terre : Désert d’Abeilles, Abeilles: du bétail à miel dans les enclos des colonies humaines. L’association organise des séminaires de formation sur les semences, l’agrobiologie, l’apiculture, etc.
Kokopelli mène diverses campagnes. Depuis 2000, Kokopelli mène une campagne intitulée «Semences sans frontières» qui vise à distribuer des sachets de semences dans les pays du tiers-monde (102.600 sachets en 2010 pour soutenir 171 communautés). En 2019, ce sont 162 colis de semences qui ont été préparés chez Kokopelli, dans le cadre de cette campagne. En mai 2016, Kokopelli lance une campagne internationale baptisée «l’Arche de Quinoa», «pour faire abroger tous les brevets sur la Quinoa». A la même occasion, l’association dénonce les «mensonges de Didier Perréol, le pape de la quinoa bio», et PDG d’Ekibio. Kokopelli affirme que 11.000 sachets de graines de quinoa ont été distribués gratuitement en France. En 2019, Kokopelli a lancé la campagne «Cultivons-nous pour la libération des plantes médicinales» qui vise à promouvoir chaque année une plante médicinale afin d’«apporter un contre-pouvoir, par l’action et la fertilité, au cartel pharmaceutique». La première année, c’est l’Artemisia annua qui a été choisie et, en 2020, le choix s’est porté sur l’Ashwagandha.
En mai 2014, Kokopelli organise les «Journées internationales de la semence», avec notamment Vandana Shiva comme intervenante. En juin 2018, Kokopelli organise le Festival «Les Tambours de Gaïa», avec plus de 3000 personnes qui ont assisté aux conférences. Comme l’a relaté La Dépêche, la présence du professeur Henri Joyeux à cet événement a indigné le Planning familial, qui a protesté contre la venue de cette figure du mouvement anti-vaccins connu pour ses positions très controversées sur l’homosexualité et l’IVG. En raison du Covid-19, l’édition 2020 de ce festival est reportée en juillet 2021.
En 2007, Kokopelli a participé à la conférence GMO-Free Europe. En septembre 2013, Kokopelli a participé au forum «Let’s Liberate Diversity» qui s’est tenu à Bâle, mais a décidé de ne plus participer aux forums organisés par la «Coordination Européenne Let’s Liberate Diversity», une organisation récemment créée. Kokopelli dénonce le «fonctionnement non-démocratique et autoritaire de cette “Coordination”» et «l’absence de rejet authentique du cadre légal actuel régissant les semences et la biodiversité, dont nous souffrons si amèrement depuis les années 60». Dans contexte,  Kokopelli entend impulser la création d’un nouveau mouvement européen, en lien avec à la Global Alliance de Vandana Shiva et le réseau latino-américain Red Semillas Libres. En 2020, Kokopelli apparaît comme partenaire de l’association de Fabrice Nicolino, Nous voulons des coquelicots. En 2010, Dominique Guillet apparaît longuement dans le film de Coline Serreau, Solutions locales pour un désordre global.
En septembre 2014, suite à une affaire qui a duré 10 ans, la Cour d’Appel de Nancy a renvoyé dos à dos Kokopelli et le semencier Graines Baumaux, tous deux condamnés pour avoir commis des actes de dénigrement réciproques. En janvier 2015, le Tribunal de Grande Instance de Marseille a annulé l’enregistrement de la marque «Tomate Kokopelli» fait par la société Graines Baumaux à l’INPI.
A l’été 2016, Kokopelli dénonce le Réseau Biocoop qui promeut «3 variétés hybrides F1 de tomates (…) qui appartiennent (…) à Limagrain, Enza Zaden et Syngenta/ChemChina» et reproche à l’enseigne bio de ne pas dénoncer l’article 11 «liberticide» de la loi Biodiversité de juillet 2016. En octobre 2018, dans un communiqué cosigné par diverses associations comme Intelligence Verte et Colibris, Kokopelli se félicite que la loi Alimentation «permet désormais à quiconque de donner, d’échanger, mais aussi de vendre des semences de variétés non inscrites au catalogue officiel à des “utilisateurs non professionnels”, jardiniers amateurs et collectivités publiques pour l’essentiel». En juin 2019, Kokopelli reçoit une couverture élogieuse dans un reportage de «Cash Investigation» sur les semences, bien que la journaliste de France 2 responsable du sujet a admis qu’elle était «évidemment au courant de tous les reproches faits à Kokopelli, du livre des anciens salariés sur les pratiques de l’association et du profil de son fondateur et de ses délires». En juillet 2020,dans un communiqué cosigné par diverses associations comme Intelligence Verte et Colibris, Kokopelli déplore que «la Commission européenne s’oppose a la vente libre de semences de variétés paysannes aux jardiniers amateurs», dénonçant «l’influence des lobbys industriels».
Par le passé, l’association a lancé des pétitions comme, en 2017, sur le thème «Libérons les Semences» (environ 250.000 signatures), ou encore ensuite en faveur d’un moratoire sur les agrocarburants. Toutefois, en 2012, Dominique Guillet estime à propos des pétitions que «les psychopathes prédateurs s’en torchent leur barbecul».

Finances

Ne publiant ni bilan ni rapport annuel, Kokopelli est opaque concernant ses finances. Son directeur affirme que l’association réalise un chiffre d’affaires de 3,2 millions d’euros en 2016, de 2,5 millions d’euros en 2015, et de 1,8 million d’euros en 2014. L’association revendique en 2017 plus de 12.000 adhérents (contre 9000 en 2014) et 52.000 clients. Les autres sources de revenus sont les séminaires, formations ainsi que les ventes de DVD et d’ouvrages. Cependant, la principale source de revenus est la vente de semences. Depuis 2013, l’association se targue d’une très forte progression de son activité avec une croissance à deux chiffres. Au point d’investir 1,6 million d’euros dans un nouveau bâtiment de 1000 m2 qui doit permettre à Kokopelli de regrouper ses activités et son stockage sur un seul site (boutique, espace musée, salle de conférence…).
De plus, Kokopelli a eu des soutiens financiers pour mener ses batailles juridiques en 2009 : Fondation Patagonia (8500 euros), réseau des Biocoop (3000 euros), Cosmétiques Fleurs de Saintonge (2000 euros), Mouvement pour la Culture Bio Dynamique (2000 euros), association Jura-Écologie (1000 euros), Handicap International (1000 euros)… La Fondation pour une Terre humaine, dont le président Jean-Louis Gueydon de Dives a été très proche de l’association, a subventionné ponctuellement Kokopelli. Elle a par exemple donné il y a une dizaine d’années une aide de 15.000 euros qui a permis à Kokopelli de solliciter ses adhérents, amis et clients de l’association par l’envoi d’une brochure proposant l’adhésion. Kokopelli a aussi reçu ponctuellement le soutien de fondations d’entreprises : Fondation Léa Nature, Fondation SQLI. En 2014, pour financer sa campagne «Semences sans frontières», Kokopelli récolte 34.884 euros sur une plateforme de financement participatif. Cette campagne obtient également le soutien financier des sociétés commerciales Les Jardins de Gaïa et Atlan Jardin.
Indirectement, la vente du livre Semences de Kokopelli apporte également des ressources financières. L’ouvrage de 848 pages, préfacé par Jean-Pierre Berlan, en est déjà à sa 17ème édition et est édité par les éditions «La voix des semences», société créée en 2005 et dirigée par Dominique et Sylvie Guillet. Début octobre 2020, Ananda Guillet en est devenu le président. Le chiffre d’affaires de la société est de 170.600 euros en 2019 (contre 170.600 euros en 2018, 400 euros en 2017, 171.400 euros en 2016, 172.100 euros en 2015, 173.400 euros en 2014, 174.800 euros en 2012, 175.000 euros en 2011, 185.800 euros en 2010, 193.000 euros en 2009).

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Green Cross France et Territoires

33 rue Chaptal
92300 Levallois-Perret
Tél. : 01 84 16 07 89
E-mail : contact@gcft.fr
Site : http://gcft.fr

Profil

logo-green-crossPrésidée par Jean-Michel Cousteau, le fils du célèbre commandant Cousteau, Green Cross France et Territoires (GCFT) est la branche française de Green Cross International (GCI). Basée à Genève et fondée par l’ancien dirigeant de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev, la CGI comprend diverses personnalités comme Ted Turner, le fondateur de CNN, et le comédien Robert Redford.
Peu connue du grand public, GCFT a une approche institutionnelle et mène des campagnes de lobbying, notamment en participant à divers colloques et en rédigeant des notes sectorielles et des rapports. Les principales thématiques sont : l’eau, les océans, le climat, l’économie circulaire, l’agroécologie et l’énergie. Ainsi, son directeur explique : «La position de Green Cross, par la voix de son président, est que le nucléaire n’a pas d’avenir, que la création de nouvelles installations ne devrait, en conséquence, même pas se poser. Il en est ainsi pour l’EPR.» GCFT est également opposée à l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste, jugés «inutiles d’un point de vue énergétique et néfastes pour l’environnement». Toutefois, GCFT collabore régulièrement avec des entreprises. Ainsi, depuis 2017, elle a comme mécène et partenaire GRTgaz, leader européen du transport du gaz, tout en faisant du lobbying en faveur du gaz, «un accélérateur de la transition énergétique». L’association est aussi impliquée sur la thématique de l’économie circulaire, car «c’est une réponse à la crise qui montre qu’on innove, on crée de l’emploi en préservant les ressources naturelles et en rendant un meilleur service aux gens». Sans base militante, les revendications de GCFT sont souvent portées par ses responsables lors de colloques, forums ou conférences, comme par exemple celles sur le climat organisées par l’ONU.
Une première structure baptisée «Green Cross France» a mis fin à ses activités en 2008 suite à la démission de son président Yves Paccalet. Ce dernier avait justifié sa décision par le fait que le président de GCI d’alors – le sulfureux milliardaire polonais Jan Kulczyk – avait «trop d’intérêts financiers directs dans des secteurs industriels pollueurs (pétrole, automobile, etc.) pour diriger GCI». Début 2017, une grave crise a secoué GCI, lors de laquelle Mikhaïl Gorbatchev et Jean-Michel Cousteau ont démissionné du conseil d’administration. L’ancien leader soviétique a accusé la section suisse d’avoir «saboté» l’organisation environnementale internationale et d’être devenue une «machine à générer de l’argent, qui a capitalisé sur le travail de tout le réseau de la Croix-Verte et utilisé ses ressources pour des activités promotionnelles et non pas des projets et pour manipuler les autres sections nationales». Depuis, la justice suisse a ouvert une enquête sur les agissements de Green Cross Suisse et GCI est désormais présidée par le responsable de la branche américaine de l’organisation.

Structure

Dans un premier temps, Green Cross International Lyon a été créée en décembre 2000 comme association de la loi 1901. En février 2006, elle transforme son nom en Green Cross France. Après la démission en juillet 2008 d’Yves Paccalet, le président de Green Cross France, une nouvelle association loi 1901 est créée en septembre 2011, sous le nom de Green Cross France et Territoires.

Dirigeants

Conseil d’administration

  • Jean-Michel Cousteau : président
  • Eric Villalonga : trésorier
  • Jacques Degroote
  • Hasmik Barseghyan
  • Patrice-Albert Comte
  • Olivier Kalousdian
  • Matthieu Kerhuel
  • Diane de Labaudère
  • Jean-Charles Lardic
  • Jean-Yves Leber
  • Geneviève Maillet
  • Nathalie Meusy
  • Faiçal Slim
  • Charlotte Ruzzica de la Chaussée

L’équipe

  • Nicolas Imbert : directeur exécutif
  • Lucile Pillot : chargée de projet
  • Juliette Protois : chargée de projet
  • Alexandre Thévenet : conseiller senior communication et développement
  • Clara Barth : conseillère stratégique
  • Frédérique Le Falher
  • Henri Robert

Comité d’orientation

  • Sonia Bahri
  • Céline Basset
  • Anne Beaufumé
  • Jean-Marie Collin
  • Nelly-Françoise Comte
  • Emmanuel Dupuy
  • Marc Frilet
  • Géraud Guibert
  • Cyrielle Hariel
  • Michel Hignette
  • Jean-Yves Léber
  • Thierry Larnicol
  • Julie Lasne
  • Corinne Lepage
  • Stéphane Linou
  • Arnaud Chiche
  • Anissa Lardjane
  • Chantal Malenfant
  • Pascal Petit
  • Henri Robert

Historique

Green Cross International (GCI), basée à Genève, a été fondée par l’ancien dirigeant de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev en 1993. Aujourd’hui, GCI est présente dans plus de 30 pays, et a pu aussi se développer grâce des membres honoraires célèbres comme Robert Redford, Ted Turner (fondateur de CNN), l’ancien secrétaire des Nations unies Javier Pérez de Cuéllar ou encore le prix Nobel de la Paix Wangari Maathai. La branche française de GCI est fondée fin 2000, mais elle connaît une crise lorsque son président Yves Paccalet démissionne en 2008. Il faut attendre septembre 2011 pour que GCI crée une nouvelle branche française sous le nom de «Green Cross France et Territoires».

Activités

Lobbying : Les activités de GCFT consistent notamment à publier des notes sectorielles, des rapports ou des listes de proposition. Par exemple, en juillet 2012, GCFT publie un rapport sur le coût et les prix de l’électricité dans lequel elle préconise «la mise à l’arrêt progressive du parc électronucléaire français, en faisant en sorte qu’aucune centrale nucléaire ne dépasse 35 ans d’exploitation». En juillet 2013, GCFT publie un rapport intitulé Enjeux sanitaires, environnementaux et économiques liés à l’exploitation des gaz de schiste. En août 2017, l’association publie une note intitulée «Le gaz, un accélérateur de la transition énergétique» ; en février 2019, 20 propositions pour la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens ; en mars 2020, l’association diffuse «CoVid 19 – 10 propositions pour des territoires plus résilients» ; en avril 2020, «10 propositions de Green Cross pour un financement raisonné du transport aérien» ; en juillet 2020, la note «Le rôle du rail dans le maillage et la performance logistique des territoires».
GCFT participe à de nombreuses conférences et colloques, dont certains coorganisés par l’association. Par exemple, en mars 2012, elle a participé au Forum Mondial de l’Eau à Marseille. En mai 2012, elle a participé au Forum International Green Business, à l’invitation de la CEEAC (Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale) et du PNUD (Programme des Nations-Unies pour le Développement) à Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville. En novembre 2016, GCFT organise avec la «coalition climat : objectif Océan» une conférence dans le cadre de la COP22, au Maroc, sur le thème «2017 : sortons les plastiques de l’océan». En mars 2017, GCFT organise un colloque sur le thème «Défense, Dissuasion et Climat : Quelles évolutions dans un monde qui change ?» En avril 2017, l’association co-organise avec l’ESA un colloque sur le thème «2017 : stoppons le plastique dans l’océan». En novembre 2017, GCFT avec Métro Cash & Carry organisent un colloque sur le thème «Mon restaurant passe au durable». En décembre 2017, GCFT participe au World Efficiency Solutions à Paris, organisé cette année dans le cadre du «One Planet Summit». En juin 2019, GFCT a été partenaire de la deuxième édition des Voiles de l’Energie et de l’Environnement® (V2E) organisée par l’association du même nom.
Depuis, 2015, GCFT a mis en place un think-and-do tank «Alimentation», qui réunit «dans une logique de co-construction les professionnels de la filière, ainsi que différents organismes et relais territoriaux impliqués». En février 2017, ce think-tank a notamment organisé son colloque annuel «Coup de projecteur sur les filières qui marchent». C’est aussi dans cette logique que GCFT a été partie prenante à la concertation menée par Interbev sur la performance environnementale de l’élevage allaitant.
GCFT s’associé à d’autres structures ou à des appels, comme en avril 202, avec l’appel «Pour en finir avec l’impuissance, développons ensemble une fabrique des transitions territoriales», relayé par SocialTer. En avril 2012, GCFT a lancé un appel (avec Ecologie sans frontière, les Ateliers de la Terre et la Fondation Danielle Mitterrand) afin de repositionner l’eau au cœur de Rio+20. En juin 2012, GCFT crée avec d’autres partenaires «L’Alliance pour les Mers et les Océans» à l’occasion de Rio+20. Le 2 juillet 2012, GCFT a rejoint le Rassemblement pour la planète afin de pouvoir être présente lors de la Conférence Environnementale organisée par le gouvernement en septembre 2012. En juin 2015, GCFT participe au groupe qui rédige la Déclaration universelle des droits de l’humanité, sous la direction de Corinne Lepage. Ce texte est remis au président François Hollande en septembre 2015.
Publications : dans le cadre de la collection Des clés pour agir, GCFT diffuse diverses publications disponibles depuis 2015 sur un site dédié. En avril 2016, l’association sort son ouvrage Economie circulaire – Des clés pour agir. En juin 2016, à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Océan, GCFT la publication de son ouvrage Océan – Des clés pour agir. En 2020, à l’occasion du Salon de l’agriculture, GCFT publie la 4ème édition de Mon restaurant passe au durable – Des clés pour agir, en partenariat avec METRO France.

Finances

GCFT est totalement opaque concernant ses finances, puisqu’il n’y a ni rapport financier ni bilan sur son site. Il est établi que l’association a eu 115.078 € de ressources pour l’exercice 2012-2013 (163.973 € de charges), dont 83% provenant du mécénat, et 147.433 € de ressources pour l’exercice précédent (154.227 € de charges). Dans le registre des Représentants d’intérêts à l’Assemblée nationale, GCFT a déclaré en 2016 avoir eu un budget global de 163.973 euros (dont 135.000 euros de dons et 15.000 euros de cotisations), sans préciser l’année de l’exercice. Dans ce même registre, GCFT affirme avoir 221 adhérents «personnes physiques» et 20 adhérents «personnes morales» (Association Bilan Carbone, Association Orée, Banque Populaire de l’Ouest, CIWF, Climates, Eiffage, Féminin Bio, Fleury Michon, Fondation Nature et Découvertes, Iguana Yatchs, Institut Inspire, La Française Group, Office du tourisme du Pays de Saint-Brieuc, Pratibuches, Resolute Marine Energy, Rochexpo association, Sollis, Sopra Group, WE Demain, Wimi).
En 2016, GFCT  a reçu 8000 euros de la réserve parlementaire du député socialiste Arnaud Leroy. L’association a reçu 40.000 euros du ministère de l’Ecologie en 2012. Parmi ses «partenaires et mécènes», GFCT mentionne L’Oréal, Nexity, Groupe Circular Forever, Bureau Veritas, l’Agence spatiale européenne, Metro Cash & Carry France, GRTgaz,  l’Ademe, Groupe La Française (groupe de gestion d’actifs dépendant du Crédit Mutuel), Les Mousquetaires, la Fondation Léa Nature, Union des Aquariums de France, etc.

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Philippe Desbrosses

Président d’Intelligence Verte
Président du Fonds Intelligence Verte
Membre fondateur du Rassemblement Citoyen
Membre du collège d’experts de la Fondation Léa Nature
Parrain de la Fondation d’entreprise Ekibio

Profil

Fondateur de la ferme de Sainte-Marthe à Millançay et pionnier de l’agriculture biologique en France, Philippe Desbrosses est un personnage à multiples facettes. Il a d’abord une image d’interlocuteur modéré et pragmatique avec les institutions, renforcée par ses activités commerciales. Il apparaît d’ailleurs plus volontiers avec son amie Corinne Lepage et le WWF, qu’avec les militants plus radicaux de Kokopelli ou des Faucheurs Volontaires. Il a longtemps fait partie des administrateurs du CRIIGEN (jusque fin 2018) et est aussi proche de deux fondations d’entreprises bio. Il est connu comme l’organisateur jusqu’en 2014 des Entretiens de Sologne (anciennement Entretiens de Millançay), un rendez-vous incontournable pour la «grande famille» du bio, où l’on a vu défiler à la tribune de nombreuses figures de l’écologisme comme Corinne Lepage, Nicolas Hulot, Pierre Rabhi, Gilles-Eric Séralini, François Veillerette, Dominique Belpomme, etc. Cette présence depuis plus de trente ans en Sologne permet à Philippe Desbrosses d’avoir un fort ancrage régional.
Son idéologie tend cependant vers la radicalité, avec sa revendication d’une agriculture 100% bio et d’un «retour à la terre». Il exprime une nostalgie du passé, voyant même dans la traction animale un «auxiliaire idéal» pour certains travaux agricoles. D’ailleurs, dans un texte d’avril 2020 intitulé «Propositions pour un retour sur terre» qu’il cosigne, Philippe Desbrosses soutient l’idée «d’abandonner presque entièrement la motorisation à énergie fossile et d’avoir massivement recours à l’énergie musculaire (animale ou humaine)» dans les activités agricoles.  Il déplore la «désintégration des valeurs traditionnelles de solidarité, de spiritualité, de “Bien commun”», et fustige aussi la société moderne où «“l’homme du progrès scientifique” a inauguré une nouvelle ère : celle du cannibalisme. Elle commence par les animaux et, bientôt, elle se poursuivra avec les hommes, comme dans le film prémonitoire, tourné il y a 25 ans, Soleil vert, où les cadavres humains étaient recyclés pour la nourriture des vivants.» De manière plus générale, Philippe Desbrosses estime qu’il faut mettre en place ces mesures écologiques avant qu’on ne «nous impose l’écologie de manière dictatoriale, parce qu’on ne pourra pas faire autrement.» Il est convaincu que le changement passera par la base, qualifiant par exemple la COP21 de «mascarade».
Son engagement militant depuis sa jeunesse s’est fait sur une base spirituelle, expliquant que «c’était un appel profond, quasi mystique pour la terre» : «Ce qui m’a ramené à l’agriculture biologique, c’est la lecture d’un livre un peu décrié mais qui moi m’a fait passé une étape au-dessus, c’était Le Matin des magiciens de Pauwels et Bergier en 1968. J’ai fait ma petite crise mystique à cette époque et j’ai découvert l’alchimie. (…) Tout mon parcours est émaillé de cette recherche mystique et spirituelle, que je n’ai jamais dévoilé parce que c’est plutôt contre-productif si vous défendez des idées très sérieuses, très rationnelles, et qu’en même temps vous y mêlez une quête spirituelle, vous êtes vite catalogué comme dépendant d’une secte ou animateur d’une secte.»
Par ailleurs, il promeut régulièrement les pratiques ésotériques de l’agriculture biodynamique, imaginées par l’occultiste Rudolf Steiner, fondateur de l’anthroposophie. Philippe Desbrosses explique par exemple que «chaque intervention de l’agriculteur ou du jardinier est (…) renforcée positivement ou négativement selon l’heure et les configurations planétaires. En d’autres termes, la plante reçoit les forces ou les faiblesses des “musiques célestes” du moment». De même, il a toujours flirté avec la nébuleuse des médecines douces et antivaccination, préfaçant par exemple un livre de la militante antivaccin Sylvie Simon, ou en participant avec le soutien de Jean-Marc Governatori au lancement de l’Alliance pour la santé en 2009, une structure de promotion des «médecines non conventionnelles».

Parcours

Après avoir obtenu son certificat d’aptitude professionnelle agricole, il est en 1958-1959 aide-familial à la ferme Sainte-Marthe à Millançay, sur l’exploitation de ses parents. En 1962, il se marie avec Jacqueline, accordéoniste et auteur-compositeur. Cette rencontre l’amène à monter sur Paris et devenir guitariste et animateur, entre 1963 et 1971, d’un groupe de variété baptisé «Belisama». Il sera aussi, entre 1969 et 1971, directeur artistique auprès de la firme de disques Vogue. En 1972, il effectue son retour à la terre en tant qu’agriculteur à la Ferme de Sainte Marthe, exploitation dont il sera le responsable dès 1974. A partir de cette époque, il rejoint Nature et Progrès. En 1978, il fonde la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB) avec trois autres membres de Nature et Progrès (Rémi Combes, Pierre Guillot et François Jacquot). Vice-président de la FNAB, il est aussi en 1980 président-fondateur du Comité interprofessionnel national de l’agriculture biologique (Cinab). Entre 1980 et 1983, il négocie l’officialisation et la certification de l’agriculture biologique auprès des pouvoirs publics. Expert depuis 1983 de la Commission des labels auprès du ministère de l’Agriculture, il est élu au comité de direction de l’International Federation of Organic Agriculture Movements (Ifoam) qui le charge des premières négociations à Bruxelles pour faire aboutir la reconnaissance de l’agriculture biologique au niveau européen. Il est aussi conseiller-expert à la CEE depuis 1983 et au Parlement européen depuis 1985. En 1987, il devient docteur en sciences de l’environnement avec une thèse sur le lupin (Université de Paris VII). En 2004, il est nommé président de la section de l’agriculture biologique à la Commission nationale des labels, commission dissoute à ce jour. Depuis 1990, Philippe Desbrosses organise les Entretiens de Millançay (rebaptisés Entretiens de Sologne), cycle de conférences où se mêlent écologie spiritualité, écologie, santé et pratiques agronomiques alternatives. En 1999, il crée l’association Intelligence Verte. En 2005, Philippe Desbrosses crée le collectif Objectif Bio afin de défendre une agriculture 100% bio. En 2007, dans le cadre du Grenelle de l’environnement, il est chargé de mission auprès du ministre de l’Agriculture et co-préside un comité de pilotage interministériel pour la mise en œuvre du programme national de développement de l’agriculture biologique.
En parallèle, Philippe Desbrosses a créé en 1982 la Société civile de productions agrobiologiques et alimentaires de Sainte Marthe et, en 1996, la société Sainte Marthe Développement. Donc, au début des années 80, il met en place l’activité semences, d’abord sous forme associative (échange de graines), dans le but de multiplier des variétés anciennes de légumes. Ainsi, depuis 1982, le Catalogue de la Ferme Sainte-Marthe propose à la vente des semences bio sur une centaine de pages. Cependant, aujourd’hui ce catalogue est entièrement géré par la SARL Ferme de Sainte Marthe, basée en Anjou et non en Sologne, dont l’actionnaire majoritaire a été longtemps Sainte Marthe Développement. En novembre 2001, Philippe Desbrosses a cédé ses parts à la société Graines Voltz.
Depuis 1993, Philippe Desbrosses est aussi directeur du Centre pilote européen de l’agriculture biologique de la Ferme de Sainte-Marthe. Il bénéficie d’une mission contractuelle avec l’Union européenne et avec la Région Centre «pour la formation et la promotion de l’agriculture biologique et la préservation de la biodiversité». Cependant, n’ayant pas été capable de fournir les documents comptables justifiant ses dépenses, Philippe Desbrosses a été mis en demeure par la Commission européenne de rembourser la subvention. Le 17 avril 2007, le tribunal de grande instance de Blois l’a condamné à rembourser, jugement confirmé par la cour d’appel d’Orléans le 27 mars 2008. Après que les deux sociétés de Philippe Desbrosses aient été placées en redressement judiciaire en avril 2010, elles ont été en liquidation judiciaire le 8 avril 2011. L’activité de la Ferme de Sainte-Marthe a pu être sauvée grâce à la Société Nouvelle de la Ferme de Sainte Marthe, créée par trois amis de Philippe Desbrosses : Charles Kloboukoff (Groupe Léa Nature), François Lemarchand (Nature & Découvertes) et feu Claude Dumont (ancien président du WWF).
En 2010, il apparaît dans le film Solutions locales pour un désordre global de Coline Serreau. En 2013, il participe à la création du Rassemblement Citoyen, le nouveau parti de son amie Corinne Lepage. En 2014, il devient candidat aux élections européennes de 2014, en deuxième position sur la liste Europe Citoyenne dans la région Centre, avec un score de 0,51% des voix. Fin 2014, Philippe Desbrosses lance le projet Graines de Vie, un «mouvement citoyen pour la sauvegarde des variétés potagères et fruitières menacées de disparition». Il s’agit notamment de former des «ambassadeurs de la biodiversité» au Conservatoire de Sainte-Marthe et d’Intelligence Verte et «sauvegarder et multiplier 150 variétés anciennes par notre réseau de reproducteurs». En décembre 2015, en marge de la COP21, Philippe Desbrosses participe au Tribunal International des Droits de la Nature, en tant que juge d’honneur sur les «méfaits de l’agro-industrie et les OGM». En janvier 2017, il crée le Fonds de dotation Intelligence Verte qui «a pour objet le soutien ou la réalisation de projets favorisant l’usage éthique et cyclique de la terre, la préservation et la gestion des ressources naturelles dans une optique de solidarité entre les générations présentes et futures». En avril 2020, il cosigne le texte «Propositions pour un retour sur terre» avec Dominique Bourg, Gauthier Chapelle, Johann Chapoutot, Xavier Ricard-Lanata, Pablo Servigne et Sophie Swaton, promouvant une «déglobalisation décroissanciste et solidaire». Au même moment, il signe une tribune intitulée «Assurer la sécurité alimentaire des populations», et signée notamment par Dominique Bourg, Corinne Lepage, Edgar Morin, Cyril Dion, Jean-Marc Governatori, Yannick Jadot, Michèle Rivasi, Gilles-Eric Séralini, Charles Kloboukoff, etc. En mai 2020, il cosigne une tribune intitulée «Pour des quotas généralisés» et qui plaide en faveur de «quotas carbone individuels limitant progressivement nos consommations».

Bibliographie

  • Le Krach Alimentaire (préfacé par l’Abbé Pierre), Édition Le Rocher, 1987.
  • La Terre Malade des Homme, Édition Le Rocher, 1990.
  • Nous redeviendrons Paysans !, Édition Le Rocher, 1993.
  • L’Intelligence Verte, l’Agriculture de l’avenir, Édition Le Rocher, 1997.
  • Préface de l’ouvrage La dictature médico-scientifique ou L’emprise des lobbies financiers dans le domaine de la santé de Sylvie Simon, 1997.
  • Agriculture Biologique, préservons notre futur !, préface Jean-Pierre Coffe, Édition Le Rocher, 1998
  • Le Guide Bio Hachette en collaboration avec son épouse Jacqueline, Éditions Hachette, 2002 et 2007.
  • La Vie en Bio en collaboration avec son épouse Jacqueline, Éditions Hachette, 2002.
  • Combien de catastrophe avant d’agir, ouvrage collectif en collaboration avec Nicolas Hulot, Éditions du Seuil, 2002.
  • L’impasse alimentaire, ouvrage collectif avec Nicolas Hulot. Éditions Fayard, 2004.
  • Le Pouvoir de Changer le Monde, Éditions Alphée, 2006.
  • Le Pacte Ecologique ouvrage collectif avec Nicolas Hulot. Éditions Calmann-Lévy, 2006.
  • Terres d’Avenir pour un mode de vie durable, préfacé par Edgar Morin, avec E. Bailly et T. Nghiem, Éditions Alphée, 2007.
  • Participation à l’ouvrage Politique Ecologique = Plein Emploi de Jean-Marc Governatori, 2007.
  • Préface de l’ouvrage La Famine mondiale est imminente – Comment les villages pourraient assurer une prospérité durable de Pierre Gevaert, Éditions Serpent à plumes, 2009.
  • Guérir la terre, Éditions Albin Michel, 2010.
  • Manifeste pour un retour à la terre, Éditions Dangles, 2012.
  • Préface de l’ouvrage La clé d’être – Harmoniser la musique de sa vie, de Marc Vella, Véga, 2016.
  • Retour sur Terre : 35 propositions, de Philippe Desbrosses, Dominique Bourg et al., PUF, 2020.
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Rassemblement pour la planète

19, avenue Sainte-Foy
92200 Neuilly-sur-Seine
Email : contact@rassemblementpourlaplanete.org

Profil

Si, depuis fin 2015, le Rassemblement pour la planète (RPP) n’a plus de site en ligne et pratiquement aucune activité publique, cette structure resurgit de temps à autre de façon opportune. En effet, le RPP a vu le jour spécifiquement dans la perspective de la Conférence Environnementale organisée par le gouvernement en septembre 2012. A l’époque, plusieurs associations avaient décidé de s’unir au sein du RPP avec comme ambition de peser sur la thématique de la santé environnementale, expliquant que «la crise sanitaire est la conséquence de l’activité humaine, car toutes ces maladies trouvent majoritairement leur cause dans l’environnement moderne dont les principales composantes sont l’alimentation insuffisante ou déséquilibrée, les pollutions, la sédentarité et la précarité sociale». Parmi toutes ces composantes, une seule est réellement mise en avant par le RPP : les pollutions. Les membres fondateurs de cette nouvelle structure (Ecologie sans frontière, Générations Futures, Réseau Environnement Santé, Robin des Toits, Respire) sont en effet connus pour leurs campagnes catastrophistes sur l’impact des activités humaines sur la santé, occultant souvent tous les autres facteurs.
Le RPP est principalement sous la houlette de Générations Futures (GF), d’une part parce que cette association est doublement présente au sein du Rassemblement (en tant que telle et en tant que membre du Réseau Environnement Santé) et d’autre part parce que la présidence a été confiée à Nadine Lauverjat, une des responsables de GF. Le RPP a été rejoint par la Sea Shepherd et d’autres associations apparaissent comme partenaires : GoodPlanet, Générations Cobayes, L’âge de faire, le CNIID, Fondation Danielle Mitterrand, etc.
En septembre 2013, le RPP, soutenu par quatre anciens ministres de l’Ecologie, la sénatrice Leila Aïchi et une députée européenne, s’était offusqué du fait que leurs associations membres n’étaient pas invitées à la deuxième conférence environnementale. La dernière activité notoire du RPP a été la mise en place en 2014 d’un outil de financement participatif en ligne dénommé Citizencase, désormais constitué en association depuis août 2016.

Structure

Au départ, fédération d’associations sans structure légale, créée en juillet 2012. Le 5 juin 2012, «Rassemblement pour la planète» a été déposé comme marque à l’Institut national de la propriété industrielle. Le Rassemblement pour la planète est devenu en octobre 2012 une association de la loi de 1901, et la marque «Rassemblement pour la planète» n’existe désormais plus.

Dirigeants

Conseil d’administration

  • Nadine Lauverjat : présidente
  • Etienne Cendrier : secrétaire
  • Sébastien Vray : trésorier
  • Franck Laval
  • André Cicolella

Historique

Ecologie sans frontière, qui siège au CNDDGE (Conseil national du développement durable et du Grenelle de l’environnement), a décidé de céder sa place au Rassemblement pour la planète en vue de la Conférence Environnementale de septembre 2012. La raison invoquée pour ce rassemblement réside dans les règles prises à l’été 2011 sur la représentativité des associations environnementales, lesquelles introduisent des critères quantitatifs (nombre d’adhérents supérieur à 2000 ou nombre de donateurs supérieur à 5000), et qui excluraient de fait les petites structures des négociations environnementales

Activités

Le Rassemblement pour la planète a principalement été créé en vue de la Conférence environnementale de septembre 2012. Suite à cet événement, le RPP a déploré «une vraie régression sur santé environnement et des incertitudes sur les questions agricoles». En septembre 2013, les associations membres du collectif se disent «scandalisées et stupéfaites» car elles ne figuraient pas dans la liste des organisations invitées à la deuxième Conférence environnementale. A cette occasion, elles ont été soutenues par Corinne Lepage, Delphine Batho, Chantal Jouanno et Yves Cochet. Depuis octobre 2013, le RPP n’a pratiquement plus aucune activité et n’a sorti aucun communiqué. En juillet 2014, le collectif soutient la Greenpride.  Il a mis en ligne en juin 2014 une plateforme de financement participatif, dénommé Citizencase, «pour aider toutes les associations de défenses de l’environnement et de la santé dans leur projets d’actions juridiques». Depuis août 2016, Citizencase s’est constitué en association.
En septembre 2016, les membres du RPP ont présenté les résultats d’un sondage exclusif réalisé par l’Ifop qui montre que «90% des personnes interrogées pensent que la mise en place de réglementations visant à réduire significativement l’exposition des enfants à des polluants chimiques toxiques doit faire partie des priorités en matière d’action sanitaire publique». En mars 2017, Ecologie sans frontière, Générations Futures et le RPP ont décidé de se porter partie civile contre un pneumologue réputé qui avait passé sous silence ses liens avec l’industrie pétrolière. En avril 2017, le RPP et trois de ses associations membres ont fait réaliser un sondage par l’Ifop sur «les attentes des Français en matière environnementale pour le prochain quinquennat et la question des conflits d’intérêts».

Finances

Depuis 2013, le Rassemblement pour la planète a reçu en tout 237.046 euros de la Réserve parlementaire de la sénatrice Leila Aïchi (d’abord EELV puis MoDem et enfin sans étiquette depuis 2017) : 37.046 euros en 2017 (pour «Organisation et structuration des lanceurs d’alerte et des associations spécialisées santé & environnement»),  80.000 euros en 2016 (pour le même objet), 70.000 euros en 2014 (pour «Etudes et expertise en matière de santé-environnement») et 50.000 euros en 2013. A noter que Nadir Saïfi, l’assistant parlementaire de Leila Aïchi, est par ailleurs vice-président d’Ecologie sans frontière, une des associations fondatrices du RPP. Quand son site fonctionnait, il n’y avait aucune information sur ses ressources financières. La plupart des associations qui en sont membres sont opaques sur leurs finances et leurs sources de financement. En 2013, le RPP a versé 10.000 euros à Générations Futures pour le dossier des pesticides néonicotinoïdes.

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Ecologie Sans Frontière

Hôtel Solar
22, rue Boulard
75014 Paris
Tél. : 01.43.27.79.08
Email : ecologiesansfrontiere@wanadoo.fr
Site : http://ecologiesansfrontiere.fr

Profil

Peu connue du grand public et sans base militante, Ecologie sans Frontière (ESF) privilégie les actions judiciaires, menant peu d’actions sur le terrain, hormis contre la pollution de l’air. Les représentants d’ESF sont d’ailleurs ponctuellement invités à s’exprimer dans les médias lors des pics de pollution atmosphérique. De taille très modeste, elle est pourtant apparue lors des négociations du Grenelle de l’environnement aux côtés des sept grandes associations écologistes nationales. Cette présence surprenante s’explique par la proximité du fondateur d’ESF, Franck Laval, avec les milieux politique du centre et de droite, en particulier le ministre de l’Ecologie de l’époque, Jean-Louis Borloo. Tous deux ont en effet milité ensemble au sein de Génération Ecologie dans les années 90, ainsi que Nadir Saïfi, le vice-président d’ESF. C’est Franck Laval qui aurait soumis l’idée du Grenelle de l’environnement dès décembre 2006 à Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Emploi, de la cohésion sociale et du logement. Le ministre lui aurait en effet demandé «de constituer un plateau d’une quinzaine de personnes pour un déjeuner sur le thème de l’environnement». Selon Frank Laval : «Je suis retourné voir NKM (Nathalie Kosciusko-Morizet), elle a ensuite convaincu Nicolas Sarkozy.»
ESF est donc avant tout une structure de réseau et d’influence. On a retrouvé l’association au sein de L’Alliance pour la planète, et Franck Laval comme cofondateur des Amis d’Europe Ecologie (proche des frères Cohn-Bendit), administrateur de Greenpeace avant d’en devenir membre de son assemblée statutaire. Le 2 juillet 2012, ESF avec Générations Futures, et quelques autres petites associations, ont lancé le Rassemblement pour la planète, afin de pouvoir être présents lors de la Conférence Environnementale prévue en septembre 2012. Frank Laval explique cette initiative ainsi : «Beaucoup de petites associations spécialisées étaient frustrées de n’avoir pu participer au Grenelle alors qu’elles ont une expertise indispensable. Nous avons donc décidé de laisser la place que nous occupons (au Conseil national du développement durable et du Grenelle de l’environnement) à cette nouvelle fédération, pour qu’elle pèse davantage face aux lobbies.» ESF est également partenaire de l’association Démographie Responsable qui milite pour une décroissance démographique, considérant que «la multiplication des problèmes écologiques, les tensions sur les matières premières, la pollution, les migrations semblent bien montrer que désormais ces limites sont atteintes et qu’en quelque sorte Malthus n’ait pas eu tort comme on le dit souvent, mais au contraire, ait eu raison avant l’heure».
Par ailleurs, le vice-président d’ESF, Nadir Saïfi, a été attaché parlementaire de la sénatrice écologiste Leila Aïchi (Modem), exclue d’EELV après son soutien à Valérie Pécresse pour le second tour des régionales en 2015. Et le président d’ESF, Gilles Lacan, est collaborateur de la députée Modem Laurence Vichnievsky. En outre, les principaux responsables d’ESF ont créé en juillet 2014 l’association écologiste de droite VertLibre. Selon Frank Laval, «la gauche a vampirisé l’écologie» et  «il faut briser le tabou : la droite doit avoir ses écologistes». Toutefois, VertLibre est inactif depuis.

Structure

Association de la loi de 1901, créée en 1998. C’est sous le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo, proche du président d’ESF, que l’association reçoit en 2008 l’agrément au titre de la protection de l’environnement. Cet agrément n’a pas été renouvelé fin 2012.

Dirigeants

Conseil d’administration

  • Gilles Lacan : président
  • Nadir Saïfi : vice-président
  • Fareth Saïfi : trésorier
  • Franck Laval : fondateur
  • Hélène Pelosse
  • Jean-Yves Leber

Activités

En 2000, après le naufrage de l’Erika, ESF crée un fugace Comité anti-marée noire pour «déterminer les responsabilités et obtenir des réparations pour toutes les victimes ayant subi un ou des préjudices directs ou indirects suite aux conséquences du naufrage de l’Erika». En 2001, ESF mène une guérilla juridique sur la question de la pollution de l’air, en attaquant les autorités françaises devant le Tribunal administratif, puis le Conseil d’Etat et enfin devant la Cour de justice des Communautés européennes. En 2005-2006, ESF participe à la tournée de l’humoriste Marc Jolivet, président d’honneur de l’association. En 2006, ESF participe activement à L’Alliance pour la planète. L’association lance aussi une pétition contre la pollution atmosphérique et publie en 2007 une étude en deux parties sur cette même thématique. En 2008, ESF et Marc Jolivet sont intervenus à l’Université d’été du MEDEF. ESF avance aussi régulièrement des propositions concernant une gouvernance environnementale, notamment la réforme et la modernisation du Conseil économique et social, la mise en œuvre d’un nouveau paritarisme «pour intégrer les associations de protection de l’environnement à la gestion paritaire d’institutions importantes, aux côtés des syndicats» ainsi que dans les entreprises, la création d’un fonds d’indemnisation des agriculteurs victimes des pesticides. En 2012, ESF est partie civile avec d’autres ONG environnementales dans le procès de la société Chimirec pour des faits d’élimination irrégulière de déchets contaminés aux PCB.
En juillet 2012, ESF participe à la création d’une fédération de petites associations écologistes (Générations Futures, Réseau Environnement Santé, Robin des Toits, Respire) baptisée Rassemblement pour la planète, afin de peser lors de la Conférence Environnementale de septembre 2012. En 2013, Jean-Yves Leber, représentant d’ESF au Conseil de la transition énergétique, propose que la finance islamique, et plus largement l’épargne éthique, soient sollicitées pour financer la transition énergétique.
En mars 2014, soutenue par l’association Respire, ESF porte plainte contre X au Pôle Santé Publique du parquet de Paris afin «de déterminer pénalement le ou les responsables du laissez-aller actuel en matière de pollution de l’air qui porte atteinte à la santé de millions de personnes». En mai 2015, le parquet de Paris informait ESF du classement sans suite de cette plainte mais l’association dépose une nouvelle plainte contre X en se constituant partie civile. En juillet 2015, le tribunal administratif de Paris a annulé, sur une requête d’ESF, l’arrêté qui, à la demande de Ségolène Royal, a supprimé l’interdiction des flambées d’agrément à Paris. Suite au scandale Volkswagen, ESF dépose plainte contre X en septembre 2015 «pour tromperie aggravée et mise en danger de la vie d’autrui». En mars 2016, ESF et L214 assignent la société exploitant la «ferme des 1000 vaches» en Picardie, «afin d’obtenir un droit de visite et le contrôle d’un expert vétérinaire indépendant», mais elles sont déboutées par le tribunal de grande instance d’Amiens. En septembre 2016, ESF cosigne un appel en faveur de «mesures de protection efficaces vis-à-vis de l’exposition des populations aux pesticides». En novembre 2016, ESF a interpellé les candidats aux élections présidentielles de tous les partis politiques, afin de les interroger sur leur position face aux enjeux de protection de l’environnement. En décembre 2016, ESF et Respire annoncent une première action collective au civil contre l’Etat pour mise en cause de responsabilité. Selon eux, ils souhaitent être indemnisés car ils estiment que les mesures préventives contre la pollution de l’air ont été insuffisantes. En février 2017, ESF soutient une mère et sa fille atteintes de pathologies respiratoires importantes qui ont décidé de poursuivre l’Etat pour son inaction face à la pollution de l’air. En juin 2019, le tribunal administratif de Montreuil reconnaît la responsabilité de l’Etat et Nadir Saïfi déclare : «C’est un jugement historique pour les 67.000 Français qui meurent chaque année prématurément à cause de la pollution de l’air. Aujourd’hui, les victimes de la pollution comme des pesticides ne doivent plus avoir peur d’aller devant les tribunaux pour défendre leur santé. La justice envoie un message clair à l’Etat en l’incitant à ne plus protéger les lobbys pollueurs mais les citoyens.»
En mai 2017, ESF cosigne, avec entre autres Démographie responsable et Sea Shepherd, une tribune sur le site Causeur intitulée «Surpopulation : peut-on encore encourager la croissance démographique ?»

Finances

ESF est totalement opaque concernant ses finances, puisqu’il n’y a aucune indication sur son site de ses bilans et de ses sources de financement. ESF affirme que «son financement résulte uniquement des donations de ses membres et d’actions de mécénat», et revendique en 2008 plus de 2880 membres donateurs, ce qui paraît démesuré par rapport à la faible activité militante de l’association. En 2006-2007, la Fondation pour une Terre humaine a donné 10.000 euros à ESF pour la réalisation d’une étude sur la pollution de l’air à Paris. ESF a reçu 30.000 euros en 2008, une subvention du ministère de l’Ecologie accordée «pour aider les associations qui en ont fait la demande, à faire face au surcroît d’activités occasionné par les travaux préparatoires aux réunions du Grenelle de l’environnement». En 2015, ESF a reçu 4700 euros du ministère de l’Ecologie et la même somme en 2011.

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Bretagne Vivante

19 rue de Gouesnou – BP 62132
29221 Brest Cedex 2
Tél. : 02.98.49.07.18
Email : contact@bretagne-vivante.org
Site : http://www.bretagne-vivante.org

Profil

logo-bretagne-vivanteDans la mouvance naturaliste, Bretagne Vivante mène principalement son action depuis une cinquantaine d’années sur la protection de la faune et de la flore. Avec 3470 adhérents et 68 salariés en 2019, Bretagne Vivante est l’une des plus importantes associations régionales de protection de la nature en France. L’association gère un réseau de 120 sites naturels en Bretagne, dont 4 réserves naturelles nationales et 2 réserves naturelles régionales, sur des terrains qui lui appartiennent ou dont la gestion lui a été confiée par les propriétaires publics ou privés. Cofondatrice de France Nature Environnement, l’association coordonne aussi des programmes de conservation, concernant par exemple le phragmite aquatique, la sterne de Dougall ou la moule perlière.
En 2009, à l’occasion de ses 50 ans, l’association a réactualisé son projet associatif, car elle «porte un projet sociétal, celui de faire connaître, reconnaître, protéger et intégrer la nature comme un bien commun». Ainsi, Bretagne Vivante souhaite jouer un rôle pilote sur les sujets suivants : la biodiversité en général, les espaces agricoles, forestiers, urbains-périurbains, littoraux et maritimes, la trame verte et bleue. L’association a cependant aussi un caractère militant, participant par exemple à la Marche contre Monsanto en 2015, afin de dénoncer le système agricole conventionnel dont «les conséquences sociales et environnementales du système agricole sont depuis trop longtemps désastreuses».
Dans sa lutte environnementale, Bretagne Vivante apparaît quelques fois comme un frein au développement de projets économiques. Elle est notamment engagée contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Elle a aussi été épinglée en mars 2013 par le Rapport parlementaire de la mission de lutte contre l’inflation normative. Les auteurs expliquent que le Stade Brestois a été contraint d’abandonner son projet de construction d’un centre de formation, car Bretagne Vivante avait trouvé sur le terrain du futur chantier des escargots de Quimper, espèce protégée au niveau national. Bretagne Vivante a répondu : «Oui, les normes concernant les espèces protégées sont strictes. Oui, les lois, conventions internationales et directives européennes sont strictes. Car la protection des espèces vulnérables et en danger n’est pas une variable d’ajustement, elle est vitale pour sauvegarder la diversité biologique et le patrimoine naturel.»

Structure

Association de la loi de 1901, créée en 1959. Elle est déclarée d’utilité publique depuis 1968 et est agréée pour la protection de l’environnement. Bretagne Vivante-SEPNB est membre fondateur de grandes structures nationales et régionales telles que France Nature Environnement, Réserves Naturelles de France et le Réseau d’Éducation à l’Environnement en Bretagne (REEB). L’association a 18 antennes locales.

Dirigeants

Bureau

  • Alexis Jaraud : président
  • Olivier Babut : secrétaire général
  • Jean-Noël Ballot : vice-président 29
  • Gwénola Kervingant : vice-présidente 44
  • Patrick Philippon : vice-président 56
  • Jean-Luc Maillard : vice-président 35/22
  • Marie-Andrée Goraguer : co vice-présidente Finistère sud
  • Marie-Hélène Philippe : co vice-présidente Finistère sud
  • Laurent Gager : trésorier
  • Bernard Iliou : référent du réseau réserves (invité permanent du bureau)

Conseil d’administration

  • Irène Aupetit
  • Noël Bayer
  • Matthieu Bellier
  • Sylvie Bouguet
  • Jean-Michel Budet
  • Martin Diraison
  • Philippe Frin
  • Maurice Gaillard
  • Christian Hily
  • Denez L’Hostis
  • Claire Tanguy
  • Jean-Luc Toullec

Historique

La Société pour l’Etude et la Protection de la Nature en Bretagne (SEPNB) est fondée en 1959, jouant un rôle précurseur en créant des réserves ornithologiques sur le littoral. Son champ d’action s’est rapidement élargi à tous les problèmes de défense de l’environnement se posant sur l’ensemble des cinq départements de la Bretagne historique. En 1968, l’association SEPNB est reconnue d’utilité publique. En 1998, la SEPNB change de nom et devient «Bretagne Vivante-SEPNB».

Activités

Une partie de l’activité de Bretagne Vivante consiste en la gestion d’un réseau de 120 sites naturels en Bretagne, dont 5 réserves naturelles nationales et 2 réserves naturelles régionales. L’association coordonne aussi des programmes de conservation, concernant par exemple le phragmite aquatique, la sterne de Dougall ou la moule perlière. Ainsi, depuis 2010 et jusqu’en 2016, l’association Bretagne Vivante coordonne un programme européen LIFE+Nature, consacré à la conservation de la moule perlière en Bretagne et en Basse-Normandie. Depuis 2012, Bretagne Vivante co-organise les Rencontres d’Ornithologie Bretonnes. Depuis 2013, Bretagne Vivante participe aux «24 h de la biodiversité», proposant animations et sorties découvertes. L’association est engagée contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et est présente depuis 2013, notamment pour les inventaires dominicaux et l’axe juridique. En janvier 2014, la Préfecture du Finistère met fin à des décennies de gestion de la Réserve Naturelle Nationale d’Iroise par Bretagne Vivante. En 2014, l’association est devenue partenaire de Disneynature, société française de production de film sur la nature du groupe Walt Disney, dans le cadre d’un nouveau site «Zoom by Disneynature». En novembre 2014, Bretagne Vivante organise à Brest un colloque sur le thème «Conservation et restauration des populations et de l’habitat de la mulette perlière». En 2015, Bretagne Vivante a organisé un programme de découverte des oiseaux d’eaux migrateurs à l’échelle régionale à l’occasion de la Journée Mondiale des Zones Humides. En février 2015, Bretagne Vivante dénonce le projet d’installer une ferme éolienne en pleine forêt de Lanouée. En mai 2015, Bretagne Vivante participe à la Marche contre Monsanto. Bretagne Vivant utilise également l’arme juridique, avec en 2015 le suivi de 80 dossiers dont 34 nouvelles affaires. Par exemple, en octobre 2015, Bretagne Vivante a fait condamner la société Bolloré en raison de plusieurs travaux qu’elle a menés sans autorisation sur l’île du Loch.
L’association est aussi impliquée dans des animations scolaires. Par exemple, depuis 2007, Bretagne Vivante a réalisé 1952 séances d’animation scolaire touchant 15.545 élèves de Brest métropole.
Publications : Bretagne Vivante publie quatre magazines. Bretagne Vivante, une revue semestrielle envoyée à tous les adhérents, Penn ar Bed (1069 abonnés et 60 lycées finistériens la reçoivent également), une revue naturaliste trimestrielle, L’Hermine Vagabonde (734 abonnés ; 1010 écoles des Côtes-d’Armor et du Finistère reçoivent également la revue, ainsi que 126 collèges de Loire-Atlantique), «pour découvrir la nature de façon ludique à partir de 8 ans», et Ar Vran (194 abonnés), une revue d’ornithologie bretonne.

Finances

En 2019, les dons et cotisations représentent environ 6% du budget de Bretagne Vivante. L’association est très dépendante des subventions publiques puisqu’elles représentent en 2019 un peu plus de la moitié de ses ressources.
Bretagne Vivante est opaque concernant les sommes versées par chaque partenaire financier. En 2019, l’Etat a octroyé  580.585 euros (contre 539.688 euros en 2018, 365.592 euros en 2017, 577.879 euros en 2016, 574.383 euros en 2015, 459.612 euros en 2014, 606.674 euros en 2013, 824.152 euros en 2012). En 2016, l’association a reçu 10.000 euros de la Réserve parlementaire du député PS Hervé Pellois. En 2019, la Région Bretagne a accordé 224.529 euros (contre 216.704 en 2018, 213.491 euros en 2017). Depuis 1992, un partenariat entre Brest Métropole et Bretagne Vivante a été mis en place «pour assurer une mission d’éducation à l’environnement auprès des scolaires et du grand public». Brest Métropole apporte une subvention d’environ 47.000 euros par an. L’association peut aussi gérer les subventions européennes concernant les programmes LIFE. Parmi les autres sources extérieures de financement, Bretagne Vivante mentionne notamment : les fonds européens FEDER, FEADER, LEADER et LIFE +, Fédération bretonne des CAF, Agence des Aires Marines Protégées, IFREMER, Fondation de France, Fondation Nature et Découvertes, Union Nationale des Industries de Carrières et Matériaux de construction (UNICEM), Ville de Brest, Nass & Wind…

AnnéeProduitsChargesRésultat
20193.426.458 €3.573.899 €147.441 €
20183.197.640 €3.316.605 €-118.965 €
20173.350.045 €3.217.429 €-132.616 €
20163.457.471 €3.638.299 €-180.828 €
20153.459.258 €
3.516.986 €-57.728 €
20143.557.777 €3.584.336 €-26.559 €
20133.267.017 €3.321.359 €-54.342 €
20123.164.767 €3.188.469 €-23.702 €
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Maud Fontenoy

Administratrice de la Maud Fontenoy Fondation
Présidente de Maud Fontenoy France
Vice-présidente de la Région Sud
Porte-parole de l’Unesco pour les océans
Membre du comité d’éthique du Groupe Chargeurs
Gérante de la SARL Miss Maud
Gérante de la SARL A contre-courant production
Administratrice de la SA Semarea

Profil

Maud Fontenoy s’est rendue populaire grâce à ses performances en mer : traversées de l’Atlantique et du Pacifique à la rame, tour de l’hémisphère sud à la voile et à contre-courant. Elle veut une écologie pragmatique «qui prône l’innovation, une croissance certes plus réfléchie et raisonnable, mais qui donne du sens au progrès», et fustige l’écologie politique ainsi que la décroissance. Visant EELV, elle déclare : «J’essaye de rappeler que l’écologie, ce n’est pas seulement celle portée par un groupe d’extrême gauche.» Elle explique aussi : «Que va-t-on dire aux millions de Chinois et d’Indiens qui veulent accéder à nos niveaux de vie ? D’autant que la croissance permet aussi un meilleur accès aux soins et à l’éducation. Mais c’est aux pays riches de proposer à ceux en développement des solutions pour qu’ils passent directement à une croissance durable et responsable.» Elle défend donc par exemple le nucléaire ainsi que la recherche sur certains modes d’extraction non polluants de gaz de schistes. Si elle affirme que «les écolos ont un discours alarmiste et anxiogène qui nuit à la cause», Maud Fontenoy adopte ce ton alarmiste quand il s’agit du réchauffement de la planète ou de l’utilisation de produits phytosanitaires en agriculture conventionnelle. Par ailleurs, elle déclare être «une caricature du bio» : «J’ai récemment repeint ma maison avec des peintures naturelles. Pour les produits d’entretien aussi, je privilégie le bio. Evidemment, j’achète des fruits et des légumes bio, et j’essaie de m’habiller avec des vêtements en coton bio». En 2019, elle se déclare «fière de soutenir le Mouvement des coquelicots», qui demande l’interdiction de tous les pesticides de synthèse.
Politiquement, elle est proche de Nicolas Sarkozy, qui l’a nommée déléguée à l’environnement des Républicains. La navigatrice a déclaré : «Je connais Nicolas Sarkozy depuis longtemps, je l’apprécie, je lui fais confiance. Et je suis une fidèle. A la vie, à la mort.» L’engagement politique de Maud Fontenoy n’est pas nouveau puisqu’elle a déjà été présente sur la liste de Jean-François Copé aux élections régionales de 2004. En décembre 2015, elle est élue conseillère régionale LR (mais pas encartée) en PACA et devient la 10e vice-présidente de la Région Sud. Toutefois, en juin 2019, elle annonce : «Face à l’importance des enjeux, les guerres politiciennes m’ont écœurée. Je suis encore engagée dans ma région, où je m’occupe de la sauvegarde de l’environnement. Mais pour le reste, on ne m’y reprendra plus : la politique, c’est fini pour moi !»
Maud Fontenoy a une stratégie de communication reposant d’une part sur ses exploits en mer et d’autre part sur les people. Pour cela, elle s’entoure régulièrement de vedettes comme Marion Cotillard, Alain Delon, Laetitia Halliday, Patrick Bruel, etc. Elle-même ne rechigne pas à se confier sur sa vie privée, ce qui lui permet d’avoir une bonne couverture dans Paris-Match ou Gala. A l’instar de Nicolas Hulot et Yann Arthus-Bertrand, qu’elle considère comme ses «pères», elle entretient également une grande proximité avec le monde des entreprises et de la finance (HSBC, Carrefour, EDF, Orange, L’Arbre Verte, groupe Sodoca, etc., soutiennent la Maud Fontenoy Fondation).
Elle bénéficie du soutien d’importants hommes d’affaires comme Vincent Bolloré, François Pinault, Laurent Dassault, mais aussi Dominique Desseigne, PDG du groupe Lucien Barrière. Enfin, étant donné l’opacité financière de la Maud Fontenoy Fondation basée aux Pays-Bas, il est difficile de situer les limites entre ses activités non lucratives et celles lucratives, notamment celles de sa société Miss Maud (chiffre d’affaires de 133.500 euros en 2018, 111.000 euros en 2017, 203.700 euros en 2016, 212.200 en 2015, 326.300 en 2014, 309.100 euros en 2011, 295.100 euros en 2010). Dans sa déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) de novembre 2019, Maud Fontenoy déclare 84.000 euros bruts de revenus comme «consultante» chaque année depuis 2013. Quant à ses différents livres, ils lui ont rapporté plus de 100.000 euros entre 2014 et 2018. Elle est également rémunérée 15.000 euros nets par an par le Groupe Chargeurs en tant que membre du comité d’éthique depuis 2018. Elle suscite notamment la polémique quand, en décembre 2015, elle a animé un séminaire pour le cigarettier Philip Morris, en pleine COP 21 et pendant la campagne des régionales.
Les écologistes radicaux la ciblent volontiers. Le journal La décroissance a par exemple organisé une pétition intitulée «Débarquons Maud Fontenoy des écoles», demandant que les «kits pédagogiques» de sa fondation ne soient plus distribués dans les écoles. Mais certaines personnalités écologistes moins radicales la dénoncent également, à l’instar de Corinne Lepage qui estime que «Maud Fontenoy est comme les climato sceptiques. Elle assène ses contre-vérités qui vont bien aux lobbys».

Parcours

Née à Meaux en 1977, Maud Fontenoy a passé les premières quinze années au large, sur la goélette familiale. De retour en France, elle prend pendant quelques années la tête d’une agence immobilière à Paris, dépendant du groupe Fontenoy Immobilier fondé et dirigé par son père. En 2002, elle fonde la Fédération française des yoles 1796 et bateaux voile-aviron traditionnels – défi jeunes marins dont elle est élue présidente. Elle crée ensuite une association dont le but est de faire naviguer des jeunes de quartiers difficiles. Impressionnée par la performance de Gérard d’Aboville, le premier à traverser l’Atlantique à la rame, elle décide de se former à cette discipline. En février 2003, Maud Fontenoy crée la SARL Miss Maud. Le 13 juin 2003, elle entreprend la traversée de l’océan Atlantique à la rame dans le sens ouest-est. Partie de Saint-Pierre-et-Miquelon, elle rejoint la Corogne en Espagne le 10 octobre. En mars 2004, Maud Fontenoy est candidate aux élections régionales en Ile-de-France, sur la liste de l’UMP conduite par Jean-François Copé. Le 12 janvier 2005, elle entreprend la traversée du Pacifique à la rame. Partie du Pérou, elle arrive aux îles Marquises le 26 mars, après 73 jours de mer. En 2006, elle annonce vouloir entreprendre un tour du monde à la voile à contre-courant, en solitaire et sans assistance. Le 15 octobre 2006, elle part de l’île de la Réunion à la barre de L’Oréal Paris, et boucle son périple le 14 mars. Le Comité mondial des records de voile (WSSRC) estime que Maud Fontenoy, en partant de l’île de la Réunion et en faisant le tour de l’Antarctique, n’a pas réellement effectué un tour du monde à l’envers, mais un tour de l’hémisphère Sud.
En août 2007, elle anime tous les matins l’émission «À contre-courant» sur Europe 1. En septembre 2007, elle co-anime chaque semaine l’émission «Terre-Mère» sur LCI. Elle accompagne aussi le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo au Groenland pour «constater» le changement climatique. En novembre 2007, elle crée la Maud Fontenoy Fondation, basée aux Pays-Bas. A partir de 2008 et pendant plusieurs saisons, elle a animé une chronique dans l’émission «Vivement Dimanche» sur France 2. En février 2008, elle est nommée au conseil d’administration du Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres. En mars 2009, elle crée l’association Maud Fontenoy France. Depuis le 5 juin 2009, elle est porte-parole de l’UNESCO pour les océans. De 2010 à 2015, elle fait partie des «personnalités qualifiées» nommées au Conseil économique, social et environnemental. En avril 2013, elle devient l’égérie de la marque Optic 2000. En juin 2015, elle est nommée par Nicolas Sarkozy déléguée à l’environnement du parti Les Républicains. En décembre 2015, elle est élue conseillère régionale LR en PACA et devient la 10e vice-présidente de la région. Entre 2016 et 2018, elle tient une chronique dans Valeurs actuelles. En janvier 2017, elle intègre le pôle projet de la campagne de François Fillon au sein du groupe «mer environnement». A partir de septembre 2019, elle reprend sa chronique à «Vivement dimanche» sur France 2. Début 2020, Maud Fontenoy est sollicitée par les dirigeants de M6 pour soutenir leur semaine Green, du 26 janvier au 2 février
Elle est la marraine de nombreux événements, associations ou entreprises. Elle est (ou a été) notamment marraine du Grand Pavois (2005), du réseau Exclusive Hotels (à partir de 2007), du 8e Salon nautique du Cap d’Agde (2007), du DVD de Disney .Le Secret de la petite sirène (2008), du Don’actions (2008), de la 40e édition de la Course Croisière EDHEC (2008), du Grenelle de la Mer (2009), des Floralies (2009), du Salon du Timbre (2010), du forum international de la météo à Paris (2010), de l’attraction du Futuroscope «Le Huitième continent» (2011), de la démarche Innovation Responsable en Lorraine (2012), de Cannes Jeunesse (depuis 2012), de Destinations Nature (2012), du concours Passion Forêt (2012), du Séminaire Eco-Ecole (2013), de Lakaz Chamarel Exclusive Lodge 4**** à Ile Maurice (2013), du Village Flottant de Pressac (2014), des balades solidaires de la Carac (2014), du parc des oiseaux de Villars-les-Dombes (2015), du Trophée Bailli de Suffren (2017), de la promotion SeaTech (2019), de Saint-Tropez Couleur Bleu (2019).
Plusieurs documentaires relatent certaines de ses actions : À contre-courant (2007), Tahia, cap sur les Caraïbes (2011), L’incroyable voyage (2012), Paradis Blanc (2012).
Le 12 juillet 2007, Maud Fontenoy reçoit les insignes de chevalier de l’ordre national du Mérite des mains du président Nicolas Sarkozy.

Bibliographie

  • Atlantique face nord, éditions Robert Laffont, 2004.
  • Le Pacifique à mains nues, éditions Robert Laffont, 2005.
  • Mon carnet de bord, éditions Le chêne, 2007.
  • Le Sel de la vie, éditions Arthaud, 2007.
  • Les contes de la mer, éditions Le Chêne, 2008.
  • Mon océan écolo, éditions Le Chêne, 2009.
  • Mon école écolo, éditions Le Chêne, 2009.
  • Mon bébé écolo, éditions Le Chêne, 2009.
  • Ma maison écolo, éditions Le Chêne, 2009.
  • Ma cuisine écolo, éditions Le Chêne, 2010.
  • Mes vacances écolo, éditions Le Chêne, 2010.
  • Ras-le-bol des écolos : Pour qu’écologie rime enfin avec économie, Plon, 2013.
  • Les océans, un trésor à protéger, Flammarion, 2015.
  • Les raisons d’y croire, Plon, 2015.
  • Des tempêtes j’en ai vu d’autres, Plon, 2016.
  • Mission planète, Grund, 2018.
  • Vivre vraiment, First, 2018.
  • Les mers et les océans pour les Nuls, First, 2019.
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Fabrice Nicolino

Journaliste à Charlie-Hebdo
Chroniqueur à Silence
Président de Nous voulons des coquelicots
Membre des Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE)
Site : https://fabrice-nicolino.com/

Profil

Le journaliste militant Fabrice Nicolino se définit davantage comme «écologiste» en opposition aux «environnementalistes». Selon lui, ces derniers ne considèrent que ce qui «environne» les humains, les seconds considèrent «l’ensemble, les interdépendances, la beauté et la nécessité de chaque espèce. Et dans ce vaste tout, l’homme n’est jamais qu’un élément, certes décisif, mais qui doit composer, partager, céder, éventuellement reculer». C’est ainsi qu’il défend les grands prédateurs comme le loup et l’ours, et dénonce les «ennemis du sauvage» comme «Bové, une bonne part de la Confédération paysanne, nombre d’altermondialistes, y compris journalistes» car ils soutiennent la chasse au loup. Il n’hésite pas à exprimer sa rage d’un «Vive le Loup ! Mort aux cons !». Il revendique aussi une certaine forme d’anarchisme, expliquant que «le refus de la hiérarchie, de l’autorité, du pouvoir, ne m’a jamais quitté», d’où notamment son respect aux luddites.
Il véhicule une vision apocalyptique, convaincu que l’on se dirige vers la «dislocation des sociétés humaines», en raison de la «mort des océans», de la déforestation, de la «disparition des sols fertiles» et de «l’infernal dérèglement climatique». Pour lui, les responsables de ces catastrophes sont à trouver parmi différents lobbies : lobby de la viande, lobby de l’agroalimentaire, lobby de la chimie, lobby de l’agriculture industrielle, etc. Face à ces menaces, Nicolino prône «une révolution intellectuelle et morale» afin de «sauver au royaume si vaste encore du vivant, tout ce qui peut l’être encore». Ainsi, il propose d’en finir avec l’«hyperconsommation» et estime que la pauvreté est «un choix de vie basé sur la simplicité et renforcé par de hautes qualités morales». Fabrice Nicolino fustige aussi les syndicats dans leur défense du pouvoir d’achat : «Je ne serai plus jamais solidaire avec ceux qui, ayant “conquis” la télé, la voiture individuelle, le magnétoscope, la chaîne hi-fi, le téléphone portable et le lecteur DVD, se préparent à de nouvelles campagnes d’hyperconsommation.»
Fabrice Nicolino se déclare non-violent. Toutefois, suite à de violents heurts en février 2014 lors d’une manifestation à Nantes contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, il a déclaré : «Que vous dire ? Que je condamne l’attaque contre un bureau de Vinci, les violences contre les CRS et les gendarmes ? Eh bien, non. (…) La violence, c’est eux.» Pour justifier cette position, il fait le parallèle avec Hitler : «Fallait-il suivre le chancelier Hitler dans la destruction des valeurs humaines parce qu’il avait obtenu 44% des voix le 5 mars 1933 ? Et dites-moi, faut-il applaudir cette classe politique lamentable qui nous crie qu’il faut un nouvel aéroport à Nantes ? Je me répète : cela n’a rien à voir. Sauf que si. Nous sommes en guerre. Une guerre non déclarée contre la vie sur Terre.» De même, son mouvement Nous voulons des coquelicots affiche une violence verbale vis-à-vis des agriculteurs, affirmant qu’il faut «cogner contre les empoisonneurs», ou encore qu’«il faut désarmer les tueurs», c’est-à-dire les agriculteurs conventionnels. Et en mars 2019, quand un riverain a donné des coups de poing à un agriculteur épandant un pesticide sur ses champs, son association n’a pas condamné l’acte mais seulement «déploré».
Politiquement, il affirme «vomir» l’«engeance de(s) gauche(s)» comme celle de droite. Il méprise de la même façon EELV. S’adressant à un responsable du parti écologiste, il a déclaré : «Je ne partage à peu près rien avec votre parti. Pas depuis hier. Depuis des lustres.» Il fustige aussi certaines ONG, comme le WWF, Greenpeace, la FNH et FNE, pour «avoir tué l’écologie» en acceptant d’avoir participé au Grenelle de l’environnement. Il adopte un ton aussi vindicatif à l’égard de certaines personnalités. Par exemple, il qualifie François de Rugy de «politicien médiocre qui se fout royalement de l’écologie», Yann Arthus-Bertrand d’«icône de l’écologie bisounours, plus niais tu meurs» et égratigne le «boy-scoutisme» de Nicolas Hulot.
En 2018, il a lancé avec François Veillerette son association Nous voulons des coquelicots avec une pétition demandant l’interdiction de tous les pesticides de synthèse. En revanche, il a considéré que les pesticides utilisés en bio tels le cuivre, le soufre, la roténone, le spinosad étaient «coquelicots compatibles». La Confédération paysanne estime que la sortie des pesticides telle que voulue par l’appel des coquelicots «conduira à la catastrophe» et que «cet appel ne tient pas compte de la réalité agricole et des paysans».

Parcours

Né à Paris en 1955, Fabrice Nicolino a quitté l’école très tôt et a commencé à faire de la politique dans les années 1967-1968, à l’extrême-gauche, engagé à la Ligue communiste pendant six ans. Il découvre l’écologie en 1971, dans le magazine Actuel, et rejoint le Larzac en 1972. A cette époque, il était «en faveur de la violence armée pour renverser l’ordre que je connaissais». Il ajoute : «Au départ, c’était l’angle antimilitariste qui m’attirait.» Il a ensuite participé aux mobilisations à Creys-Malville en 1977, à Plogoff en 1981 et, surtout, au Puy-en-Velay contre les projets de barrage sur les gorges de la Loire. Son engagement l’emmène en Italie, en Pologne pour porter des messages à Solidarnosc, au Nicaragua où il accompagne en 1978 la chute de Somoza avec les Sandinistes.
Fabrice Nicolino exerce plusieurs métiers, entre autres dans la chaudronnerie et le soudage, avant de devenir secrétaire de rédaction à l’hebdomadaire Femme actuelle en 1984. Le 29 mars 1985, il est blessé lors d’un attentat à la bombe dans un cinéma de Paris lors du 4e festival international du film juif, où l’on projette Eichmann, l’homme du 3e Reich. Il collabore à de nombreux journaux, parmi lesquels Géo, Le Canard enchaîné, Télérama. En 1988, il participe au lancement de l’hebdomadaire Politis, et tente, avec Jean-Paul Besset, «de le changer, lui faisant quitter les rives de la gauche – plutôt radicale – pour lui faire aborder celles de l’écologie». Il quitte Politis en septembre 1990, avant de reprendre une collaboration régulière entre 1994 et 2003. En 1992, il crée avec Jean-Paul Besset «la microscopique mais vaillante» Agence d’information écologique (AIE). L’AIE se veut être la première agence de presse spécialisée sur les questions d’écologie et d’environnement mise en œuvre par des journalistes. L’AIE tenait un serveur Minitel, le 3617 ECOLOTEL.
Fabrice Nicolino a été conseiller éditorial du groupe Bayard, et a travaillé pour deux de ses journaux, Terre Sauvage (entre 1994 et 2011) et La Croix (chroniqueur de 2003 à 2015). A partir de 1997, il est devenu délégué du personnel CFDT de Bayard Presse. Il est membre de l’assemblée statutaire de Greenpeace entre 2002 et 2007. En 2004, il est membre du comité de rédaction du premier numéro de La Décroissance avant de rompre dès le deuxième numéro. Depuis 2007, il tient un blog dénommé «Planète sans visa». La même année, il publie Pesticides, révélations sur un scandale français, avec François Veillerette, vendu à 35.000 exemplaires. Il fonde en 2009, avec Dominique Lang, religieux assomptionniste, Les Cahiers de Saint-Lambert, revue dont le sous-titre est «Ensemble face à la crise écologique». La revue s’est arrêtée juin 2011, essentiellement pour des raisons économiques. En décembre 2009, il fait partie des 10 personnalités contactées par L214 pour se mettre «en grève de la viande» pendant la durée du sommet de Copenhague, «pour que cesse l’omerta sur la surconsommation de viande en France et sur ses conséquences». Depuis janvier 2010, Fabrice Nicolino écrit des articles sur le thème de l’écologie dans Charlie-Hebdo. En 2011, il publie Qui a tué l’écologie ?, un ouvrage dans lequel il accuse le WWF, , Greenpeace, la FNH et FNE de s’être compromis à l’occasion du Grenelle de l’environnement. Le 7 janvier 2015, il est blessé lors de l’attaque terroriste islamiste perpétrée contre Charlie-Hebdo. En 2017, il devient chroniqueur sur le site d’Arrêt sur images, mais en novembre 2017, il annonce sur son blog la fin de cette chronique. En 2018, il fonde et préside l’association Nous voulons des coquelicots qui a pour objectif de réunir 5 millions de signatures d’ici 2020 pour demander l’interdiction de tous les pesticides de synthèse (en janvier 2020, la pétition a dépassé le million de signatures). En mai 2018, il s’empare du sujet des fongicides SDHI et en fait une thématique de campagne majeure, jusqu’à écrire un livre à ce sujet paru en 2019.

Bibliographie

  • Jours sang, Fleuve Noir, 1987.
  • Le Tour de France d’un écologiste, Le Seuil, 1993.
  • L’Auvergne en ballon, avec Anne Hervé, Au pays du nouveau monde, 1999.
  • Guérande, au pays du sel et des oiseaux, textes d’un livre de photos d’Erwan Balança, éditions de L’Étrave, 2004.
  • La France sauvage racontée aux enfants, Sarbacane, 2005.
  • Pesticides, révélations sur un scandale français, avec François Veillerette, Fayard, 2007.
  • Yancuic le valeureux, avec des illustrations de Florent Silloray, Sarbacane, 2007
  • La Faim, la bagnole, le blé et nous. Une dénonciation des biocarburants, Fayard, 2007.
  • Le Vent du boulet, Fayard, 2009.
  • Bidoche, l’industrie de la viande menace le monde, éditions Les liens qui libèrent, 2009.
  • Biocarburants : une fausse solution, Hachette, 2010.
  • Qui a tué l’écologie ?, éditions Les liens qui libèrent, 2011.
  • Itinéraire d’une goutte d’eau, textes d’un livre de photos de Nicolas Van Ingen et Jean-François Hellio, éditions Plume de Carotte, 2011, éditions Les liens qui libèrent, 2011.
  • Ma tata Thérèse, illustré par Catherine Meurisse, éditions Sarbacane, 2012.
  • Métro, boulot, chimio : Débats autour du cancer industriel (ouvrage collectif), Le monde à l’envers, 2012.
  • La Vérité sur la viande (ouvrage collectif), éditions Les Arènes, 2013.
  • Un empoisonnement universel. Comment les produits chimiques ont envahi la planète, éditions Les liens qui libèrent, 2014.
  • Du vent ! Nouvelles du monde qui vient et images de demain (ouvrage collectif), éditions du Larzac, 2014
  • Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture, éditions Les Échappés, 2015.
  • Révolutions animales, sous la direction de Karine Lou Matignon, éditions Les liens qui libèrent, 2016.
  • Ce qui compte vraiment, éditions LLL, 2017.
  • Lettre à une petiote sur l’abominable histoire de la bouffe industrielle, éditions Les Échappés, 2017.
  • Nous voulons des coquelicots, avec François Veillerette, éditions Les liens qui libèrent, 2018.
  • Le crime est presque parfait, L’enquête choc sur les pesticides et les SDHI, éditions Les liens qui libèrent, 2019.
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Robin des Toits

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Site : www.robindestoits.org

Profil

logo-robin-des-toitsAvec Priartem, Next-Up et le CRIIREM, Robin des Toits est l’une des principales associations françaises impliquées sur la thématique des ondes électromagnétiques. Principalement animé par Etienne Cendrier et son père Marc, Robin des Toits prétend ne pas militer «contre la téléphonie mobile», mais lance des campagnes particulièrement anxiogènes concernant tout ce qui a trait aux ondes électromagnétiques (téléphone portable, antennes relais, wifi, etc.). L’association demande au gouvernement d’adopter un seuil contrôlé d’exposition maximal du public de 0,6 V/m et défend aussi la création de zones blanches, c’est-à-dire d’endroits inhabités et sans exposition aux ondes. Elle mène campagne contre «de nouveaux compteurs dits “intelligents” d’eau, de gaz et d’électricité émetteurs d’ondes nocives pour notre santé». L’association dénonce régulièrement les expertises officielles, jugées dépendantes des lobbys industriels de la téléphonie mobile. Plus discrètement, elle accrédite la théorie du complot des «chemtrails», selon laquelle certaines traînées blanches dans le ciel proviennent de l’épandage délibéré en haute altitude de produits chimiques par des avions. Marc Cendrier a ainsi expliqué en juillet 2014 sur l’antenne de Radio Courtoisie : «On s’est aperçu qu’un des effets de ces produits répandus consistait à faciliter la diffusion des émissions électromagnétiques, et bien entendu en particulier celles qui sont dans le groupe de la téléphonie mobile. Dans le groupe de la téléphonie mobile, il y a des volumes d’argent considérables qui circulent, et bien entendu si on améliore les caractéristiques physiques de l’atmosphère pour améliorer la rapidité et la précision d’information, c’est très utile. Donc, à partir du moment où il y a une raison économique à ce type d’épandages, il est facile de comprendre que c’est une raison suffisante pour qu’il y en ait.»
Robin des Toits apparaît régulièrement dans les médias et est devenu un interlocuteur dans les négociations concernant les normes sur les ondes électromagnétiques. Cependant, en avril 2010, Robin des Toits a suspendu «sine die» sa participation au Grenelle des ondes, qui refuse de prendre en compte ses mesures contradictoires d’exposition aux émissions de la téléphonie mobile.

Structure

Association de la loi de 1901, créée en 2004. Il existe une quinzaine de délégations régionales, la plupart non structurées.

Dirigeants

Conseil d’administration

  • Henri Boulan : co-président
  • Frédéric Furlano : co-président
  • Marie-France Hébrard : co-présidente
  • Emmanuel Meallet : co-président
  • Francine Pierre : co-présidente
  • Jean Robert : trésorier

Activités

Robin des Toits mène des actions de lobbying auprès des institutions publiques et des campagnes de propagande alarmiste auprès du grand public, notamment à travers ses interventions régulières dans les médias. En mars 2009, par exemple, l’association a organisé un colloque «Technologie sans fil, un nouvel enjeu sanitaire» au Sénat, avec le soutien des sénateurs  écologistes Marie-Christine Blandin et Jean Desessard, et en partenariat avec SUPAP-FSU et Ecologie sans frontière. En avril 2010, Robin des Toits est associé à l’Alliance Scientifique pour le Traitement et la Reconnaissance des malades Electrosensibles (ASTRÉ), créée par le CRIIREM et l’ARTAC. Depuis 2011, l’association lutte contre les «compteurs intelligents» ou «Linky» pour l’électricité, le gaz ou l’eau, qui cutilisent un module radiofréquence incorporé dans le compteur. En mai 2015, Robin des Toits s’est mobilisé dans une campagne de lobbying auprès des députés pour qu’ils ne votent pas loi sur le compteur Linky, car «tous les réseaux électriques, tous les appareils électriques deviendront des émetteurs des radiofréquences injectées par EDF depuis les postes de transformation au moyen de coupleurs. Il n’existera plus un espace non pollué où se mettre à l’abri».
En 2012, et afin de peser sur la thématique de la santé environnementale lors de la Conférence Environnementale organisée par le gouvernement, Robin des Toits décide avec plusieurs associations de s’unir au sein du Rassemblement de la planète. En décembre 2012, Robin des Toits dépose un recours en justice pour que soit rediscutée la nouvelle charte de téléphonie mobile liant la mairie de Paris et les grands opérateurs télécoms. En février 2013, Robin des Toits dénonce une publicité de Free Mobile, mettant en scène une fillette ayant moins de 14 ans pour promouvoir un forfait mobile, obligeant l’opérateur à la retirer. En septembre 2013, l’association renonce à son recours contre la nouvelle charte de téléphonie mobile liant la mairie de Paris aux opérateurs télécoms, par crainte de voir la justice interdire le principe même de ces chartes utilisées dans d’autres villes.

Finances

Concernant ses finances, Robin des Toits affirme que «toute subvention de l’industrie et des pouvoirs publics est exclue». Etienne Cendrier expliquait en juin 2009 que Robin des Toits «vit grâce à des adhésions, on ne demande aucune subvention ce qui nous permet de garder notre indépendance, sauf à deux reprises avec la Fondation pour une Terre humaine. Le nombre d’adhérents est en croissance continue, nous recevons entre 50 et 70 adhésions par mois. (…) Il y a déjà plus de 250 associations et collectifs adhérents à Robin des Toits». Cependant, l’association est totalement opaque, puisqu’il n’y a aucune indication sur son site de ses bilans et de ses sources de financement.

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Réseau Environnement Santé

206, quai de Valmy (Maison des Associations)
75010 Paris
Tél. : 07.85.37.94.80
E-mail : contact@reseau-environnement-sante.fr
Site : http://www.reseau-environnement-sante.fr

Profil

logo-reseau-environnement-santeRevendiquant à peine 200 membres individuels, le Réseau Environnement Santé (RES) fédère une trentaine d’associations nationales et locales sur la thématique de la santé environnementale. Le RES est principalement piloté par André Cicolella, et malgré son engagement partisan au sein d’Europe Ecologie-Les Verts, il a réussi à se donner une image assez neutre. Aidé au départ par les élus écologistes, l’ancien député PS Gérard Bapt (aujourd’hui administrateur du RES) ou la sénatrice UDI Chantal Jouanno, le RES est ainsi rapidement devenu un interlocuteur des acteurs publics français et européens. Il est aussi arrivé à nouer des partenariats avec des structures comme la Fédération nationale de la mutualité française ou la Mutuelle Familiale. Ayant acquis une image institutionnelle, notamment en organisant régulièrement depuis 2012 des colloques à l’Assemblée nationale et au Sénat, les alertes du RES sont souvent reprises par les médias.
Outre ses campagnes alarmistes sur les produits chimiques et leurs effets sur la santé, le RES stigmatise régulièrement les experts des agences d’évaluation sanitaire en désaccord avec eux, les accusant d’être soumis aux lobbies industriels. Cependant, le toxicologue Jean-François Narbonne a critiqué le rôle joué par le RES, déplorant le fait «qu’il y a une forte tendance politique pour demander la suppression de agences sanitaires, pour un transfert de l’évaluation des risques à des lobbies associatifs privés formidablement illustrés par WWF ou le Réseau environnement santé». Le professeur Narbonne dénonce aussi les «contre-vérités scientifiques» du RES ainsi que ses «accusations mensongères sur la soi-disant soumission de tous les experts des agences aux lobbies industriels».

Structure

Association de la loi de 1901, créée en 2009. Il existe cinq délégations régionales : Poitou Charentes-Nouvelle Aquitaine, Midi-Pyrénées-Occitanie, Nord-Hauts-de-France, Paris-Ile-de-France, Alsace-Grand Est.

Dirigeants

Conseil d’administration

  • André Cicolella : président
  • Christine Receveur : trésorière
  • Patrick Lemettre: trésorier adjoint
  • Marie-Madeleine Braud
  • Nathalie Ferrand-Lefranc
  • Jean-François Harlet
  • Pascale Ioos
  • Jean-Claude Genêt
  • Albert Levy
  • Louise Tschanz
  • Gérard Bapt
  • Alexandra Lorenzo
  • Véronique Molières
  • Philippe Richard
  • Marie-Odile Soyer-Gobillard
  • Céline Forel
  • Alfred Leclercq

Equipe salariée

  • Anaïs Le Bouffant : Directrice des programmes
  • Florence Joly : Responsable Scientifique
  • Ouissem Larri : Chargée de projet

Historique

C’est aux Entretiens de Millançay de 2008 que François Veillerette a annoncé la prochaine création d’une plate-forme d’ONG sur les questions de santé environnementale. Un an plus tard, plusieurs associations écologistes membres de L’Alliance pour la planète fondent le RES. Il s’agit de Générations Futures, de la Fondation Sciences Citoyennes, du WWF, de Fac Verte, de Nord Ecologie Conseil et d’Objectif Bio (coquille vide dont la responsable est Maria Pelletier, présidente de Générations Futures). Les autres membres fondateurs sont des associations de professionnels de la santé et des associations de malades et de victimes : SOS-MCS (Association des Personnes atteintes du Syndrome d’Hypersensibilité Chimique Multiple), Coordination Nationale Médicale Santé et Environnement, Comité pour le Développement Durable en Santé. Les réseaux européens Health & Environment Alliance (HEAL), dont est membre Générations Futures, et le WECF soutiennent le RES.

Activités

Le RES effectue un important travail de lobbying auprès des institutions publiques françaises et européennes. Il organise souvent ses colloques dans des lieux lui permettant de donner une image institutionnelle à son action. Ainsi, le RES a organisé un colloque à l’Assemblée nationale sur les perturbateurs endocriniens en septembre 2010. En avril 2010, c’est à la Mutualité Française que le RES a organisé une conférence sur l’hypersensibilité, avec Robin des Toits et le professeur Belpomme. Ses actions de sensibilisation ont d’abord porté sur le Bisphénol A, avec un impact médiatique important. Le RES signe là son premier succès avec l’interdiction du BPA dans les biberons. Il est aussi intervenu dans le reportage d’Envoyé Spécial (France 2) sur les crèmes solaires en juillet 2009. En décembre 2010, le RES lance, avec HEAL et Générations Futures, une campagne «Environnement et Cancer». En mai 2011, le RES lance une campagne contre l’aspartame. Le 28 avril 2011, le RES et le WWF organisent au Muséum national d’Histoire naturelle un colloque sur le thème «Perturbateurs endocriniens et biodiversité». En février 2012, le RES lance une campagne contre l’utilisation du perchloroéthylène dans les pressings. Le 10 avril 2012, le RES organise un colloque à l’Assemblée nationale sur les perturbateurs endocriniens et les troubles de la reproduction. Six jours plus tard, le RES organise une conférence au Sénat afin d’interpeller les candidats à l’élection présidentielle sur les «scandales sanitaires». En juin 2012, le RES a organisé plusieurs animations sur le thème «Parlons santé» en partenariat avec la Mutuelle Familiale, dont l’un des intervenants était Aldino Izzi, membre du RES et responsable de la Mission Santé de la Mutuelle Familiale. Le 2 juillet 2012, le RES participe à la création du Rassemblement pour la planète avec quatre autres associations (Écologie Sans Frontières, Générations Futures, Respire et Robin des Toits), afin de pouvoir peser sur le dossier de santé environnementale à l’occasion de la Conférence Environnementale de septembre 2012. Cependant, le RES a déploré le «manque de vision, manque d’ambition et régression par rapport au Grenelle».
Le 4 avril 2013, le RES organise un colloque à l’Assemblée nationale sur le thème «Environnement chimique, obésité, diabète». Le 26 avril 2013, l’association organise au Sénat une conférence sur le thème «Perturbateurs endocriniens : à la reconquête de la santé publique». En juin 2014, le RES et l’unité Cancer Environnement du Centre Léon Bérard publient le premier panorama des formations en Santé-Environnement en région Rhône-Alpes. Le 16 octobre 2014, le RES organise à l’Assemblée nationale un colloque sur le thème «Crise sanitaire des Maladies Chroniques : les maladies environnementales émergentes nous alertent». A la suite de cet événement, l’association crée l’Alliance Maladies Environnementales Émergentes (AM2E), «afin de répondre aux attentes des personnes atteintes d’affections environnementales». Le 29 octobre 2014, le RES organise au Sénat une conférence sur le thème «Cancers hormono-dépendants et Perturbateurs Endocriniens : pourquoi la France est-elle devenue le premier pays au monde ?». En novembre 2014, le RES déplore le fait que «l’Agence du médicament (ANSM) refuse d’interdire l’amalgame dentaire, alors que ce dispositif médical est composé pour moitié de mercure métallique, une substance dont la toxicité est clairement établie».
En octobre 2017, le RES organise une première Rencontre des Villes & Territoires sans Perturbateurs Endocriniens, avec le soutien de la Ville de Paris. A cette occasion, une charte d’engagement a été rédige. En septembre 2018, le RES a organisé une seconde rencontre «Villes & Territoires sans Perturbateurs Endocriniens», lors de laquelle des élus parisiens dont Anne Hidalgo ont prélevé une mèche de leurs cheveux pour y analyser la présence de phtalates.
Depuis 2018, le RES propose des formations d’une journée «autour de la Santé Environnementale destinées aux comité de projet de la ville, professionnels de santé, acteurs de la Responsabilité Sociale des Entreprises et directions techniques». Ces formations sont facturées 3000 euros.

Finances

Le RES est totalement opaque concernant ses finances et ses sources de financement. En 2018, les subventions ont représenté 70% de ses ressources (103.601 euros) et, en 2017, 82% (90.000 euros).

AnnéeProduitsChargesRésultat
2020non connunon connunon connu
2019non connunon connunon connu
2018146.515 €146.044 €471 €
2017134.203 €129.155 €5048 €
2016146.601 €146.355 €246 €
2015non connunon connunon connu
2014non connunon connunon connu
2013358.592 €358.310 €282 €
2012215.213 €230.749 €-15.536 €
2011106.667 €162.437 €-55.700 €

Sources extérieures de financement

Pour le démarrage, le WWF, membre du RES, a aidé financièrement, en octroyant via Générations Futures une première subvention de 20.000 euros, et une deuxième de 10.000 euros. Outre les adhésions des associations membres, le RES a tenté de solliciter les 2000 adhérents de la campagne «toxiques» de Greenpeace. Le RES et la Mutualité Française ont signé en juin 2010 une convention de partenariat. Ce partenariat comprend des modules de formations, un budget de 10.000 euros attribué afin de «développer des actions d’information et de sensibilisation à destination du grand public et de la communauté scientifique, la réalisation d’un état des lieux des publications sur certaines pathologies, comme l’obésité, et leurs liens avec l’environnement». En 2011, la Mutualité Française a accordé 40.000 euros au RES, et la Mutualité familiale 15.000 euros. En 2012-2013, le RES a reçu une subvention de la Fondation pour une Terre humaine.
En 2018, le RES a reçu 53.000 euros de la Fondation de France, 27.392 euros des Villes, 13.209 euros des Régions et 10.000 euros de la Mutuelle Familiale. Dans les comptes 2017 ont été inscrits en produits constatés d’avance : 40.000 euros de la Fondation de France et 20.000 euros de la Région Poitou (ARS Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes) pour le projet PEPEP.
En 2017, le RES a reçu 29.000 euros des réserves parlementaires du sénateur écologiste Hervé Poher et du député EELV Jean-Louis Roumégas. En 2016, l’association a reçu 17.000 euros de la réserve parlementaire du député EELV Jean-Louis Roumégas (contre 20.000 euros en 2015, 10.000 euros en 2014 et 20.000 euros en 2013), 8000 euros de la sénatrice Chantal Jouanno, 5000 euros de la sénatrice Aline Archimbaud, et 20.000 euros en 2013 de la réserve parlementaire du groupe EELV au Sénat. En 2015, le RES a reçu 5000 euros de la réserve parlementaire du groupe écologiste à l’Assemblée nationale (contre 10.000 euros en 2014).
En 2019, le RES a reçu 2000 euros de ministères. En 2011, RES a reçu 25.000 euros du ministère de l’Ecologie et 5000 euros du ministère de la Santé ; en 2012, il a reçu 20.000 euros du ministère de l’Ecologie. En 2010, le ministère de l’Ecologie soutient, dans le cadre de son programme REPERE, le RES à hauteur de 50.000 euros pour l’organisation de deux journées d’information (pour faire l’état des connaissances), des rencontres régionales (permettant de «développer une information plus proche des populations, notamment via les médias régionaux») et deux enquêtes de terrain (pour mettre en évidence la réalité du problème) consacrés à l’hypersensibilité et aux perturbateurs endocriniens. En 2016, le RES a reçu 1720 euros de la Région Ile-de-France (contre 27.832 euros en 2014 et 45.062 euros en 2013). En 2016 et en 2017, le RES a reçu 11.000 euros du département de Paris. En 2014, le RES a reçu 13.698 euros de la Région Rhône-Alpes (contre 37.500 euros  en 2012).

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